Marine Le Pen et Emmanuel Macron, un nouveau duel au second tour de la présidentielle, comme en 2017. © Montage via Belgaimages

Election présidentielle: les 8 phrases polémiques de Macron et Le Pen

Stagiaire Le Vif

Maladresse, arrogance ou discours assumé, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont leur lot de phrases qui ont fait polémique et qui pourraient leur porter préjudice le jour de l’élection. Le Vif en a sélectionné quatre pour chacun des deux candidats.

Emmanuel Macron

Le kwassa-kwassa pêche peu. Il amène du comorien. C’est différent !

Au début de son mandat en 2017, lors d’une visite d’un centre de surveillance et de sauvetage en Bretagne, Emmanuel Macron a créé la polémique. Au cours d’un échange sur les différents types d’embarcations, le président réagit à l’évocation des kwassa-kwassa, précisant que c’est à Mayotte qu’on retrouve ces canots de pêche. Le président poursuit avec une blague : « Le kwassa-kwassa pêche peu. Il amène du Comorien ». Une plaisanterie qui a du mal à passer. Et pour cause : ces petits bateaux sont généralement utilisés par des migrants des Comores pour atteindre l’île de Mayotte, mais beaucoup de naufrages ont lieu chaque année. Beaucoup y ont donc vu une allusion aux migrants comoriens. L’Elysée a, par la suite, reconnu que la blague était malvenue.

Je traverse la rue et je vous trouve du travail

Durant les Journées du patrimoine de 2018, le président français a été interpellé par un jeune homme en recherche d’emploi dans le secteur de l’horticulture. Celui-ci a expliqué être désespéré d’envoyer des CV sans réponse. Emmanuel Macron lui a alors rétorqué que s’il était motivé, il pouvait trouver du travail sans problèmes. « Dans l’hôtellerie, les cafés et la restauration, dans le bâtiment, il n’y a pas un endroit où je vais où ils ne me disent pas qu’ils cherchent des gens. Pas un ! Je traverse la rue, je vous en trouve ». Le président a été accusé d’être « déconnecté de la réalité » suite à cette phrase jugée méprisante pour les chômeurs français pour qui il n’est pas aussi facile de trouver un emploi.

Une gare, c’est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien

Lors de l’inauguration d’un grand campus de start-up en juin 2017, le chef de l’État français a donné un discours sur les valeurs de l’entreprenariat. Mais une petite phrase va voler la vedette au restant de son allocution : « Une gare, c’est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien » en faisant référence au lieu qui était jadis un dépôt ferroviaire. La dualité qu’Emmanuel Macron a exprimée a été fortement critiquée. Ceux qui n’ont pas réussi ne seraient « rien »… Une pique à nouveau considérée comme arrogante et dénigrante.

J’ai très envie d’emmerder les non-vaccinés

La phrase est désormais devenue culte. Emmanuel Macron a exprimé son envie « d’emmerder les non-vaccinés » lors d’une interview accordée au Parisien en janvier 2022. Dans un contexte très clivant, ces mots adressés aux personnes réticentes au vaccin ont été mal perçus. Et cette phrase le poursuit aujourd’hui encore : dans un récent meeting dans le cadre de sa campagne présidentielle, une citoyenne l’a interpellé à ce sujet. Mais le candidat a assuré qu’il avait dit ça de « manière affectueuse » et qu’il fallait remettre la phrase dans son contexte.

Marine Le Pen

La France insoumise et ses punks à chiens traditionnels occupent les universités

Suite aux résultats de la gauche au 1er tour, Marine Le Pen a assuré que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon pourraient se retrouver dans son programme. Elle s’est pourtant souvent montrée hostile envers eux, comme le révèle un montage réalisé par l’émission de TV Quotidien. En 2018, alors que plusieurs universités étaient bloquées et que Notre-Dame-des-Landes était occupée en raison de la loi relative à l’orientation et la réussite des étudiants que ceux-ci jugeaient trop sélective, la présidente de l’ex-Front national estimait que ce n’était pas les étudiants qui étaient responsables mais plutôt les électeurs de Mélenchon. « La France insoumise accompagnée de ses punks à chiens traditionnels occupent les universités, ce n’est pas exactement la même chose ! », en poursuivant « tous les crasseux qu’on voit à Notre-Dame-des-Landes, les marginaux« .

J’interdirai le port du voile dans l’espace public

En pleine campagne pour le second tour, Marine Le Pen est souvent interrogée sur sa volonté d’interdire le port du voile dans l’espace public, une de ses mesures phares. Selon elle, les musulmanes qui se couvrent les cheveux le font par pression. Elle a assuré lors de plusieurs interviews qu’elle le sanctionnerait par une amende. La candidate a même comparé cette interdiction avec l’obligation du port de la ceinture ou encore du masque. Ce discours a du mal à passer pour la communauté musulmane qui avait voté à 70% pour Jean-Luc Mélenchon, et qui appelle désormais à faire barrage à l’extrême-droite. A une semaine du deuxième tour, la candidate semble pourtant reculer sur ses positions, affirmant que c’est un « problème complexe ».

Les migrants, c’est comme les éoliennes

En 2019, alors qu’elle était interrogée sur l’immigration dans le cadre de sa campagne pour les élections européennes, la présidente du Rassemblement National a fait une comparaison douteuse : « Les migrants, c’est comme les éoliennes ». Elle poursuit en expliquant que « tout le monde est d’accord pour qu’il y en ait mais personne ne veut que ce soit à côté de chez lui« . Si la position de Marine Le Pen en matière d’immigration est déjà bien connue, la phrase a rapidement fait les gros titres.

Ah oui je suis chez moi, c’est moi qui décide

En pleine conférence de presse sur la démocratie et l’exercice du pouvoir le 12 avril dernier, la candidate RN a assumé ne pas accréditer les journalistes de l’émission TV Quotidien de la chaîne TMC. « Il n’y a pas de journalistes chez Quotidien », a-t-elle justifié, affirmant qu’ils n’étaient que des « amuseurs ». Lorsqu’un journaliste lui a demandé si c’était à elle de déterminer qui était journaliste ou non, elle a rétorqué: « Je suis chez moi, dans mon QG, c’est moi qui décide ». Un dérapage qui questionne la liberté de la presse à quelques jours du deuxième tour.

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