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Des milliers de manifestants contre les « pactes » électoraux avec l’extrême droite en Allemagne

Le Vif

Des milliers de personnes ont manifesté samedi à Erfurt, capitale de la Thuringe en ex-RDA, où l’élection du dirigeant de la région grâce à l’extrême droite a provoqué un séisme politique en Allemagne.

Quelque 18.000 personnes ont manifesté, selon les organisateurs, des ONG, artistes, syndicalistes et responsables politiques, unis dans l’alliance #Unteilbar (« indivisible » en français).

Les manifestants se sont retrouvés à la mi-journée dans le centre de la ville sous le mot d’ordre: « pas avec nous, pas de pacte avec les fascistes: jamais et nulle part! « . Des banderoles proclamaient: « nous ne voulons pas de IVe Reich » ou encore « nous ne voulons pas le pouvoir à n’importe quel prix ».

L’élection surprise le 5 février du libéral Thomas Kemmerich, grâce aux voix coalisées de la droite conservatrice et de l’extrême droite, avait déjà provoqué nombre de rassemblements spontanés dans toute l’Allemagne.

Face au tollé, ce candidat du petit parti libéral FDP a jeté l’éponge 24 heures après son élection à une très courte majorité.

Mais pour les organisateurs de la manifestation, le mal est fait.

L’onde de choc continue d’ailleurs de se propager au-delà des frontières du Land, dans une Allemagne confrontée à la fin, au plus tard en 2021, de l’ère Angela Merkel, au pouvoir depuis 14 ans.

Elle a ainsi provoqué la chute de la dauphine d’Angela Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer, qui a renoncé à la course à la chancellerie. En Thuringe aussi, le dirigeant de la CDU, Mike Mohring, a annoncé vendredi son départ pour permettre une « pacification » du parti conservateur.

Cette mobilisation contre l’extrême droite intervient aussi en pleines commémorations de la libération des camps nazis et du bombardement de la ville de Dresde il y a 75 ans.

Environ 1.500 militants néonazis, et autant de contre-manifestants, sont descendus dans la rue samedi, sous étroite surveillance policière, dans cette ville de Saxe pour une « marche funèbre » cultivant le mythe d’une « ville martyre », injustement sacrifiée par les Alliés.

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