© REUTERS/Gonzalo Fuentes

Ce qui est reproché à Alexandre Benalla depuis six mois

Le Vif

Violences contre des manifestants, selfie armé, passeports diplomatiques: six mois après le déclenchement de l’affaire Alexandre Benalla, les accusations s’accumulent contre l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron, de nouveau placé en garde à vue jeudi matin. Le point sur ses ennuis judiciaires.

Passeports diplomatiques

C’est dans le cadre de cette nouvelle enquête, ouverte le 29 décembre, qu’Alexandre Benalla était entendu jeudi à Paris en garde à vue.

L’enquête porte sur l’utilisation par M. Benalla de deux passeports diplomatiques qui lui ont permis de faire plusieurs voyages d’affaires, notamment en Afrique.

Elle vise des soupçons d' »abus de confiance », d' »usage sans droit d’un document justificatif d’une qualité professionnelle » et d' »exercice d’une activité dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique ou d’une activité réservée aux officiers publics ou ministériels ».

Les deux passeports, utilisés « presqu’une vingtaine de fois » depuis cet été selon l’Elysée, ont été restitués le 9 janvier aux enquêteurs.

Usage de faux en écriture

Il s’agit de l’accusation la plus récente: devant la commission d’enquête du Sénat, le directeur de cabinet de l’Elysée, Patrick Strzoda, a affirmé mercredi qu’il « soupçonnait une falsification » d’un document de la présidence par M. Benalla pour obtenir un passeport de service auprès de l’Intérieur.

Pour examiner ces faits dont il a été saisi mercredi par l’Elysée, le parquet de Paris a élargi jeudi l’enquête sur les passeports aux « infractions de faux, usage de faux et obtention indue d’un document administratif ».

Violences du 1er mai

C’est le point de départ du scandale, révélé par Le Monde le 18 juillet avec la publication des images où Alexandre Benalla interpelle violemment un couple sur la place de la Contrescarpe, en marge d’une manifestation du 1er-Mai.

Pour ces faits, il a été rapidement mis en examen pour « violences en réunion », « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique », « port public et sans droit d’insignes réglementés ».

L’enquête a ensuite été élargie après la révélation de nouvelles vidéos montrant M. Benalla mener une interpellation musclée, un peu plus tôt ce même 1er mai, au Jardin des plantes. Ces images ont débouché sur une nouvelle mise en examen pour « violences en réunion » et « immixtion dans l’exercice d’une fonction publique ».

Vidéo-surveillance

Le soir des révélations du Monde, un policier avait remis des images de vidéo-surveillance de la préfecture à M. Benalla.

Dans ce volet, où trois policiers sont également poursuivis, M. Benalla est mis en examen pour « recel de détournement d’images issues d’un système de vidéo-protection » et « recel de violation du secret professionnel ». Il affirme n’avoir jamais consulté le CD-ROM et l’avoir remis à quelqu’un de l’Elysée. Elles avaient ensuite été diffusées brièvement sur Twitter.

Selfie armé

Mediapart a publié une photo où il pointe une arme sur une serveuse lors d’un déplacement de la campagne présidentielle de 2017 à une époque où il n’avait pas l’autorisation nécessaire.

L’enquête ouverte à Poitiers a été jointe à l’information judiciaire sur les violences du 1er-Mai.

Devant les juges, Alexandre Benalla a affirmé cet automne que l’arme était probablement un pistolet à eau, échappant à ce stade aux poursuites pour « détention non autorisée d’arme de catégorie B ».

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