Michel Barnier. © Belga

Brexit: très peu de progrès dans les négociations

Le Vif

Si le Royaume-Uni déplore le manque de progrès dans ses négociations avec l’Union européenne sur leur relation commerciale post-Brexit, le négociateur en chef de l’UE se dit « déçu » du déroulement des discussions.

Le Royaume-Uni a déploré vendredi le manque de progrès dans ses négociations avec l’Union européenne sur leur relation commerciale post-Brexit, appelant Bruxelles à un « changement d’approche » pour arriver à un accord. « Je regrette que très peu de progrès aient été faits en vue d’un accord sur les questions les plus importantes », a déclaré le négociateur britannique David Frost dans un communiqué, à l’issue d’une nouvelle semaine de pourparlers, estimant cependant « possible » un accord d’ici à la fin de la période de transition, fin 2020.

Changement d’approche ?

« Il est difficile de comprendre pourquoi l’UE insiste sur une approche idéologique qui rend plus difficile la conclusion d’un accord mutuellement bénéfique », a-t-il indiqué. « Nous avons vraiment besoin d’un changement d’approche de l’UE pour le prochain cycle qui débutera le 1er juin », a-t-il poursuivi, précisant que le gouvernement britannique comptait désormais rendre publiques ses propositions.

Les Britanniques, qui ont formellement quitté l’UE le 31 janvier après avoir voté pour la sortie de l’UE lors d’un référendum en juin 2016, sont entrés, jusqu’à la fin de l’année, dans une période de transition, pendant laquelle ils continuent d’appliquer les normes de l’UE. Les négociateurs doivent théoriquement décider en juin s’ils prolongent ou non cette période, afin de se laisser plus de temps pour négocier. Mais Londres rejette catégoriquement cette idée, quand bien même l’épidémie de coronavirus a chamboulé le calendrier des discussions.

Concurrence déloyale

Selon David Frost, le principal obstacle à un accord demeure la volonté de l’UE de voir Londres appliquer certaines de ses normes, en échange d’un accord de libre échange sans quotas ni droits de douane, de crainte de voir apparaître un concurrent déloyal à sa porte. Londres insiste vouloir regagner une totale indépendance et souligne que de telles conditions n’ont pas été imposées aux autres pays ayant signé des accord avec l’UE. « Dès que l’UE aura reconnu que nous ne signerons pas d’accord sur cette base, nous pourrons progresser », a prévenu David Frost.

Sur l’autre problème qui coince, la pêche, Londres continue de rejeter l’accès à ses eaux pour les pêcheurs européens, jugeant les arrangements réclamés par les Européens « manifestement déséquilibrés ». Faute d’accord au 31 décembre, les échanges entre les deux pays seront régis par les règles de l’Organisation mondiale du commerce, ce qui risque d’entraîner des coûts supplémentaires pour les deux parties et des perturbations dans la circulation des marchandises.

Michel Barnier « déçu »

Le négociateur en chef de l’UE sur le Brexit, Michel Barnier, a fait part de sa déception à l’issue du troisième cycle de discussions entre les Européens et Londres sur la relation post-divorce. En dehors de « quelques ouvertures modestes, aucun progrès n’a été possible sur les autres sujets, les plus difficiles », a déclaré le Français lors d’une conférence de presse à Bruxelles, jugeant ce round « décevant ».

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