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Bélarus: l’UE ne reconnaît pas le résultat des élections

L’Union européenne ne reconnaît pas les résultats des élections présidentielles du 9 août dernier au Bélarus, qui n’ont été « ni libres ni régulières », a affirmé le président du Conseil européen, Charles Michel, à l’issue d’un sommet extraordinaire des Vingt-sept.

Elle prendra sous peu des sanctions à l’encontre « d’un nombre élevé » de responsables des violences qui ont réprimé les manifestations pacifiques des derniers jours et de ceux qui ont falsifié les élections, a-t-il ajouté, en rejetant toute perspective d’impunité. La question de sanctionner le président Alexander Loukachenko sera délibérée dans le cadre de ce processus engagé au niveau européen, a précisé M. Michel, en réponse à une question d’un journaliste. Il a insisté sur le caractère ciblé des sanctions. « Nous sommes aux côtés » du peuple du Bélarus, a souligné le Belge.

L’UE en appelle aussi à un « dialogue national inclusif » pour une issue pacifique, notamment sur base de la proposition de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). « Il ne s’agit pas ici de géopolitique, mais avant tout d’une crise nationale impliquant le droit des citoyens à choisir librement leurs dirigeants, à déterminer leur destin », selon M. Michel.

Réclamant d’éviter « toute interférence extérieure qui pourrait être négative », le président du Conseil a relevé les assurant que la Russie n’avait pas l’intention d’intervenir militairement au Bélarus.

Transition pacifique et démocratique

Pour la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, l’UE est prête à « accompagner une transition pacifique et démocratique au Bélarus ».

L’exécutif européen va réorienter des subsides initialement destinés aux autorités bélarusses vers « les personnes les plus vulnérables et la société civile », et y ajouter 53 millions d’euros pour la population bélarusse. Trois millions d’euros iront aux victimes de la répression et au soutien à la société civile et aux médias, tandis que les 50 millions restants iront à l’aide d’urgence contre le coronavirus, a-t-elle détaillé.

Loukachenko ordonne au gouvernement d’empêcher les troubles, de renforcer les frontières

Le président Alexandre Loukachenko a ordonné au gouvernement d’empêcher les troubles au Bélarus et de renforcer les frontières. « Il ne doit plus y avoir aucun trouble à Minsk. Les gens sont fatigués et demandent la paix et la tranquillité », a déclaré M. Loukachenko après une réunion avec son Conseil de sécurité, selon des propos retransmis par l’agence de presse d’Etat Belta.

« L’écrasante majorité (de la population) est habituée à vivre dans un pays calme et nous devons rendre ce pays calme de nouveau », a-t-il ajouté, sur fond de manifestations quotidiennes de l’opposition. Il a également ordonné le renforcement des contrôles aux frontières « afin d’empêcher que des militants, des armes, des munitions ou de l’argent provenant d’autres pays entrent au Bélarus pour financer les émeutes ».

M. Loukachenko a aussi demandé à l’armée de porter une « attention particulière aux mouvements des troupes de l’Otan sur le territoire de la Pologne et de la Lituanie », deux pays frontaliers du Bélarus. Il a appelé à « ne pas hésiter à diriger les forces armées et les équipements en direction de leurs mouvements ». Enfin, il a exhorté le gouvernement à « s’assurer du bon fonctionnement des entreprises » après que l’opposition a lancé un appel à la grève suivi dans plusieurs industries vitales pour l’économie bélarusse.

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