Charles Aznavour © AFP

Aznavour: un hommage en grand pour dire adieu à un monument de la chanson

Le Vif

Après les larmes est venu le temps des adieux pour les fans de Charles Aznavour, monument de la chanson française qui a bercé des générations pendant une carrière longue de 70 ans et aura droit vendredi à Paris à un hommage national ouvert au public.

« La famille souhaite que le rassemblement et l’hommage populaire se déroulent aux Invalides », ont fait savoir les attachées de presse du chanteur, décédé lundi à l’âge de 94 ans. L’inhumation se déroulera samedi, en revanche, dans « la plus stricte intimité ».

Plus de 2.000 personnes sont attendues vendredi matin pour cette cérémonie officielle, solennelle et très encadrée, comme cela fut le cas pour Simone Veil et Jean d’Ormesson.

Un hommage qui ne devrait pas avoir la dimension populaire de celui rendu à Johnny Hallyday en décembre, en présence d’une immense foule dans les rues parisiennes.

Autour du cercueil recouvert du drapeau français seront présents les enfants du chanteur, quelque 200 personnalités du monde du spectacle, des politiques, des admirateurs en fonction des capacités d’accueil, le président Emmanuel Macron, avec à ses côtés le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président Armen Sarkissian.

Né Shahnourh Varinag Aznavourian à Paris en 1924, Charles Aznavour était l’un des représentants les plus symboliques de la diaspora d’Arménie, pays qu’il découvrit dans les années 60 et avec lequel il a entretenu des liens étroits tout au long de sa vie, en particulier après le terrible séisme de décembre 1988.

En référence à sa double culture, la Marseillaise et l’hymne arménien seront joués par la garde républicaine au cours de la cérémonie, retransmise en direct sur cinq chaînes.

« Emmenez-moi » au piano

L’hommage débutera à 10H00 (08H00 GMT) par le passage en revue de soldats par le chef de l’Etat, et sera suivi par un éloge funèbre prononcé successivement par le Premier ministre arménien et le président Macron.

C’est au son d' »Emmenez-moi » joué au piano que le cercueil quittera, une heure plus tard, la cour des Invalides.

Au lendemain de ce dernier rendez-vous avec son public, Charles Aznavour sera enterré samedi après-midi à Montfort-l’Amaury (à l’ouest de Paris).

Il reposera dans son caveau familial, aux côtés de ses parents et de son fils Patrick, décédé à l’âge de 25 ans.

Avant cela, une cérémonie religieuse est prévue en la cathédrale arménienne Saint-Jean-Baptiste, dans le VIIIe arrondissement de Paris, mais l’accès sera uniquement réservé à la famille, aux proches et aux officiels.

La disparition du chanteur, surnommé « le Sinatra français » outre-Atlantique, a été pleurée dans le monde entier, d’Hollywood Boulevard à Erevan, en passant par Beyrouth et Buenos Aires.

C’est en Arménie, la terre de ses parents, que l’émotion a été peut-être la plus vive. Un deuil national est d’ailleurs prévu ce vendredi.

Le chanteur se rendait souvent à Erevan pour honorer la mémoire des victimes du génocide arménien et il devait y retourner dans les jours qui viennent avec le président Macron, pour le sommet de la Francophonie.

Le chanteur s’est éteint lundi à son domicile des Alpilles, dans le sud-est de la France.

Inépuisable et fourmillant de projets, il avait repris la scène en septembre avec deux concerts au Japon.

Ces derniers mois pourtant, il avait dû annuler quelques représentations: en avril à Saint-Pétersbourg, victime d’un tour de reins, puis en mai en raison d’une fracture de l’humérus gauche, après une chute.

Marié à trois reprises, Charles Aznavour laisse derrière lui ses enfants et sa femme Ulla, avec laquelle il a vécu plus de cinquante ans.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire