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Au Parlement européen, Tsipras alerte sur « le monstre du populisme »

Le Vif

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a mis en garde mardi les députés européens contre le retour du « monstre du populisme », tout en promettant « un nouveau début » pour la Grèce, sortie de la tutelle de ses créanciers.

« Je voudrais vous mettre en garde: l’échec de l’Union européenne à trouver des solutions démocratiques et fonctionnelles à cette crise actuelle aurait comme conséquence inévitable le triomphe du chauvinisme et le réveil des conflits nationalistes », a plaidé le dirigeant grec, reçu dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg.

« Cela en ferait un continent fragmenté, sans union, sans cohésion, sans rôle ou perspective internationale », a ajouté M. Tsipras, estimant que déjà « l’échec de la gestion néolibérale » de la crise économique a « alimenté le monstre du chauvinisme et du populisme d’extrême droite ».

« S’il y a quelqu’un qui menace vraiment l’Europe, ce n’est pas ceux qui luttent pour la changer mais ceux qui luttent pour l’abolir, ceux qui vont à l’encontre des idéaux humanistes, de la solidarité et de la collaboration entre les peuples », a-t-il insisté.

A quelques mois des élections européennes en mai prochain, il a appelé à ne « pas laisser l’idée européenne s’écraser entre le néo-libéralisme, qui s’est révélé catastrophique, et le cauchemar de l’extrême droite ».

S’exprimant pour la première fois au Parlement européen depuis 2015, quand la Grèce était en pleine crise financière, Alexis Tsipras s’est réjoui de « l’histoire à succès pour le peuple grec, qui a serré les dents et a accepté de gros sacrifices », que représente à ses yeux la sortie du pays de son troisième programme d’aide le 20 août dernier.

« Nous étions une partie du problème, la source de la crise, et nous sommes devenus une partie de la solution pour l’Europe », a-t-il mis en avant.

« Notre intention est de ne pas répéter les erreurs qui ont amené à cette crise, c’est un nouveau début qui va permettre de guérir les plaies, de corriger les inégalités et offrir de nouvelles perspectives de croissance pour notre pays », a assuré M. Tsipras, promettant de « poursuivre sur la voie d’un équilibre financier » tout en visant « une croissance juste et une protection du travail ».

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