Elysee senior security officer Alexandre Benalla (C) stands next to French President Emmanuel Macron during a visit to the Paris International Agricultural Show (Salon de l'Agriculture) in Paris, France, February 24, 2018. Picture taken February 24, 2018. REUTERS/Stephane Mahe/Pool - RC170034DBE0 © AFP

Alexandre Benalla, d’une affaire à l’autre

Le Vif

L’affaire Alexandre Benalla a éclaté au coeur de l’été 2018 avec des images de violences à Paris le 1er mai, et rebondi à Noël après la révélation d’un voyage au Tchad. En voici les moments clé.

Le 18 juillet 2018, le quotidien Le Monde révèle qu’un homme portant un casque de CRS, filmé en train de frapper un jeune homme et de malmener une jeune femme place de la Contrescarpe à Paris, en marge des manifestations du 1er mai, est « un proche conseiller du président de la République ».

Selon le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, il s’agit d’Alexandre Benalla, « chargé de mission » pour la sécurité à l’Élysée, et officiellement parmi les policiers ce jour-là en simple « observateur ». Il dit l’avoir suspendu 15 jours après avoir vu les images en mai.

– Bronca politique –

La justice ouvre une enquête, les partis d’opposition dénoncent un « scandale d’État ». Ils déposeront deux motions de censure, qui seront rejetées fin juillet.

Alexandre Benalla est licencié par l’Elysée et mis en examen le 22 juillet, notamment pour « violences en réunion ».

Le gouvernement suspend l’examen au Parlement de la réforme constitutionnelle.

Deux commissions d’enquête se mettent en place: celle de l’Assemblée explosera le 26 juillet avec le retrait des députés d’opposition, celle du Sénat doit rendre ses conclusions d’ici à février.

– Deuxième mise en examen –

« S’ils veulent un responsable, il est devant vous, qu’ils viennent le chercher », lance Emmanuel Macron le 24 juillet devant un public de fidèles. Il fait part de sa « déception » face à la « trahison » de son ex-collaborateur.

Le parquet de Paris annonce le 30 juillet une nouvelle enquête pour d’autres violences le 1er mai dans la capitale, cette fois au jardin des Plantes.

Le 25 septembre, la justice ouvre une autre enquête après la publication par Mediapart d’un selfie avec une serveuse dans un restaurant de Poitiers le 28 avril 2017 (entre les deux tours de la présidentielle), où Benalla brandit un pistolet. Il affirmera ensuite devant les juges d’instruction qu’il s’agissait d’un « pistolet à eau » et ne sera pas mis en examen pour ces faits.

Plusieurs médias rapportent début octobre que M. Benalla a rencontré, le 5 septembre à Londres, l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, cité dans l’enquête sur un financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. L’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron dément dans un premier temps.

Le 29 novembre, Alexandre Benalla est à nouveau mis en examen pour « violences volontaires en réunion », le 1er mai au Jardin des Plantes.

– Voyage au Tchad –

La lettre du Continent le 12 décembre, puis le journal Le Monde le 25, révèlent un voyage d’affaires de M. Benalla début décembre au Tchad. Il y a notamment rencontré le président Idriss Déby, trois semaines avant une visite d’Emmanuel Macron à N’Djamena.

L’Elysée, qui dit avoir été informé de ce voyage a posteriori, souligne que M. Benalla « n’est pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République ». La présidence le somme de s’expliquer sur « d’éventuelles missions personnelles et privées » qu’il aurait menées pendant ses fonctions.

Alexandre Benalla
Alexandre Benalla© AFP

– Passeports diplomatiques –

Selon Mediapart et Le Monde, M. Benalla a utilisé l’un de ses deux passeports diplomatiques – délivré en mai après sa mise à pied – pour entrer ces dernières semaines dans plusieurs pays africains. Auditionné au Sénat le 19 septembre, M. Benalla avait pourtant affirmé l’avoir laissé dans son bureau de l’Elysée.

Le Quai d’Orsay dit avoir réclamé à deux reprises, en juillet et septembre, la restitution de ces passeports.

M. Benalla assure au JDD qu’ils lui ont été rendus « par la présidence » avec ses effets personnels. « Début octobre », précise son entourage à l’AFP.

Dans une lettre au cabinet d’Emmanuel Macron, il affirme avoir des « relations » et « échanges réguliers » avec « certains membres de la présidence », mais assure que ses activités actuelles n’ont « aucun lien » avec l’Elysée.

Les partis d’opposition exigent des explications de la présidence.

Le 29 décembre, le parquet de Paris ouvre une enquête concernant l’utilisation des passeports, notamment pour « abus de confiance ».

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