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Un premier pas vers une pêche durable en Europe

Le Vif

Le Parlement européen a voté mercredi à une large majorité en faveur d’une réforme qui vise à rendre plus durable la pêche dans l’Union européenne en mettant fin aux pratiques de surpêche à l’origine du déclin des ressources halieutiques.

Le texte a été approuvé avec 502 voix pour, 137 voix contre et 27 abstentions, par les députés européens réunis en session plénière à Strasbourg.

La réforme, censée entrer en vigueur en 2014, devra encore faire l’objet de discussions entre le Parlement et le Conseil, qui représente les Etats de l’UE. L’Irlande, qui préside actuellement l’UE, a dit espérer parvenir à un accord avant la fin de son mandat, en juin.

Les élus ont réclamé la reconstitution des stocks de poissons dans les eaux de l’UE, aujourd’hui surexploités, d’ici à 2015. Mais ils veulent aller au-delà du rendement maximal durable (RMD), qui n’autorise que la pêche ne mettant pas en danger la reconstitution des stocks, au plus tard en 2020.

L’UE est la troisième puissance de pêche mondiale derrière la Chine et le Pérou, mais 47 % des stocks en Atlantique et 80 % en Méditerranée sont affectés par la surpêche.

Les députés se sont aussi prononcés pour interdire progressivement les rejets en mer à partir de 2014. Cette pratique consiste à passer par-dessus bord les poissons non commercialisables car trop petits, abîmés ou simplement hors quotas, et représente près d’un quart des captures totales de l’UE. Obliger les pêcheurs à débarquer leurs prises les inciterait à être plus sélectifs.

Mais si les Etats membres partagent l’objectif de réduire le gaspillage, le calendrier de l’interdiction des rejets et ses modalités d’application risquent de faire l’objet de discussions tendues.

Une des pierres angulaires de la réforme proposée par la Commission européenne en juillet 2011 est toutefois passée à la trappe: la libéralisation des quotas de pêche, le Parlement ayant préféré laisser le choix aux Etats d’instaurer un tel système.

La commissaire européenne à la pêche, Maria Damanaki, souhaitait instaurer des « concessions de pêche transférables », système de marchés nationaux des droits de la pêche qui aurait donné l’occasion à ceux qui veulent quitter le métier de vendre leurs concessions aux plus offrants. Mais la crainte était que cela favorise les industriels responsables de la surpêche.

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