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Un cri de détresse « spécial humains » chez les éléphants

Stagiaire Le Vif

Au secours ! Au feu ! Au voleur ! … En cas de danger, l’homme a tendance à donner l’alerte. D’après les spécialistes, il en irait de même chez les éléphants.

Le mois dernier, une équipe composée de membres de l’Université d’Oxford, de l’organisation « Save the Elephants » et du parc à thèmes zoologique « Disney’s Animal Kingdom » a annoncé dans la revue scientifique en ligne PLOS ONE que les éléphants auraient développé une sorte de cri d’alerte « attention humains ! ».

En faisant écouter des enregistrements audio de la tribu kenyane des Samburu à des éléphants du Kenya, les chercheurs ont remarqué que les pachydermes, se sentant menacés, fuyaient le son tout en émettant un barrissement tout à fait particulier.

L’équipe a alors enregistré ce cri et l’a fait écouter à d’autres éléphants qui ont réagi exactement de la même manière, comme si les humains se trouvaient réellement dans les parages.

« Ces cris sont peut-être une simple réaction émotionnelle face au danger, mais il se peut aussi qu’ils soient comparables à des mots du langage humain que les éléphants émettent volontairement pour avertir leurs congénères d’un danger spécifique. Les résultats de l’étude montrent également que les cris d’alerte de l’éléphant d’Afrique varient en fonction du type de danger et de son imminence, explique le docteur Lucy King sur le site de l’Université d’Oxford.

En 2010, des chercheurs avaient par exemple découvert que les éléphants possédaient un cri d’alerte « spécial abeilles » qui, une fois émis, poussait les pachydermes à fuir en agitant la tête, probablement pour tuer les insectes.

L’analyse acoustique des différents barrissements a montré que la différence entre les signaux « attention humains » et « attention abeilles » était comparable à un changement de voyelle dans le langage humain, lequel peut changer le sens d’un mot. L’éléphant du Kenya pousse donc des cris différents selon le danger auquel il est confronté et donne ainsi des signaux d’alarme précis à ses congénères.

Ces réponses propres à chaque sorte de cri ont poussé les scientifiques à postuler que les éléphants disposaient d’un système de communication verbale bien plus élaboré qu’on ne le pensait jusqu’ici.

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