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Spillglop-250: le bateau aspirateur de marées noires

Stagiaire Le Vif

Ce bateau, de plus de vingt mètres de long, peut aspirer d’immenses nappes de pétrole, et ce même avec une météo difficile. Un progrès conséquent qui le classe parmi les bateaux dépollueurs les plus efficaces.

En haute mer, sous le soleil comme lors d’une tempête, le Spillglop-250 est à l’oeuvre et les résultats sont toujours aussi édifiants. « Le Spillglop-250 est l’unique bateau au monde à pouvoir travailler par ces conditions météorologiques. Les autres ne peuvent évoluer que par temps calme. C’est d’ailleurs la raison d’être de cette PME, savoir ramasser le pétrole en mer, alors que des catastrophes comme l’échouage de l’Amoco Cadiz (NDLR : un pétrolier libérien échoué en Bretagne en 1978 avait provoqué la plus grande marée noire au monde) ont démontré notre incapacité » raconte Éric Vial, directeur de l’entreprise dans les colonnes de Futura-Sciences.

En apparence Spillglop-250 ressemble à un monocoque des plus traditionnels, de 25 mètres de long pour 7 mètres de large. En réalité, ce catamaran possède deux coques reliées au-dessus et au-dessous. « La proue s’ouvre pour laisser entrer l’eau à l’intérieur et, pour en capter davantage, deux mâchoires flottantes s’abaissent à l’avant » décrit Robert Gastaldi, président du conseil de surveillance. À titre de rappel, l’eau et le pétrole forment un mélange hétérogène et ce dernier, plus léger, reste à la surface ce qui permet de le récupérer plus aisément. Lorsque l’eau s’insère entre les coques, c’est une pompe qui se charge de l’aspiration. Il peut évoluer sur une zone allant jusqu’à 50 000 m², avec un taux de récupération d’hydrocarbures de 100%, que ce soit avec une météo clémente ou défavorable.

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Une action en Europe compliquée

Le premier de ces navires a été lancé le 30 avril à La Rochelle en direction de Taïwan, mais aucun pays européen, pas même la France, ne figurait parmi les délégations présentes d’après Paris-Match. Le ministère de l’Écologie français soutient le projet, mais le concept n’a pas été proposé à l’agence européenne de sécurité maritime (EMSA). L’entreprise souffre d’un manque de reconnaissance des entreprises qui luttent contre la pollution malgré les différents types de navires dépollueurs qu’elle avait déjà mis en place dans le passé. En attendant, le bateau a reçu l’approbation de l’institution de recherche américain Ohmsett.

Ecocéane emploie 25 personnes pour un chiffre d’affaires de cinq millions d’euros. « En 2016, nous tablons sur 25 à 30 millions et en 2019 sur 150 millions d’euros de chiffre d’affaires. D’ici là, nous aurons créé environ 1.200 emplois, dont 800 en France », conclut Robert Gastaldi.

Par Camille Ledun

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