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Saviez-vous que le diesel aux pompes belges contient de l’huile de palme?

Les Belges sont largement opposés à l’utilisation d’huile de palme dans les carburants automobiles et, pourtant, 87% d’entre eux ignorent que le diesel vendu à la pompe contient cette huile végétale, selon un sondage réalisé à la demande d’ONG environnementales. Celles-ci lancent mercredi une campagne internationale #NotInMyTank (pas dans mon réservoir) contre l’utilisation d’huile de palme dans les carburants.

Les Belges ne sont pas les seuls: la grande majorité des européens (82%) ne savent pas qu’ils versent de l’huile de palme dans leur réservoir lorsqu’ils font le plein de diesel, selon ce sondage réalisé par Ipsos auprès de 4.500 Européens dans neuf pays.

Interrogés sur leur soutien éventuel à des mesures visant à mettre fin au soutien politique et aux subventions pour l’huile de palme dans le biodiesel en Europe, 69% des personnes interrogées se sont déclarées favorables à ce changement, 14% seulement y étant opposées et 16% sans opinion sur la question.

Les Belges, eux, sont largement opposés à l’utilisation d’huile de palme dans les carburants: 66% s’y opposent, 14% ne s’opposent pas et 20% sont sans avis.

« En 2017, ce ne sont pas moins de 63.000 m3 d’huile de palme qui ont été intégrés au carburant diesel vendu en Belgique et brûlés dans les moteurs de nos véhicules. Absente de nos carburants jusqu’il y a quelques années, l’huile de palme est aujourd’hui brulée dans la quasi-totalité des moteurs diesels du royaume. Transformée en biodiesel, elle est mélangée au diesel d’origine fossile vendu à la pompe, en vertu d’une loi obligeant les distributeurs de carburants à procéder à l’incorporation d’agrocarburants dans les carburants », explique Inter-environnement Wallonie (IEW) dans un communiqué.

Selon les ONG environnementales, dont la fédération IEW, l’expansion de l’usage d’huile de palme dans les carburants automobiles en Europe favorise la déforestation et l’assèchement des tourbières en Asie du Sud-Est. « Le biodiesel fabriqué à partir d’huile de palme a un impact trois fois pire pour le climat que le diesel fossile, pourtant déjà néfaste. En 2017, 51% de l’huile de palme utilisée en Europe a fini dans les réservoirs des voitures et des camions. Cela fait des conducteurs le premier consommateur (bien qu’inconscient) d’huile de palme en Europe », poursuit IEW.

Face à ces constats, une coalition internationale d’ONG environnementales lance ce mercredi une campagne visant à pousser la Commission européenne à mettre en oeuvre une élimination progressive de l’huile de palme dans le diesel.

Une pétition citoyenne a été lancée. La campagne #NotInMyTank culminera dans une « journée européenne d’action », avec de multiples événements à Rome, Madrid, Berlin, Paris, Stockholm et à Bruxelles au Berlaymont, siège de la Commission européenne. De multiples « rassemblements de grands singes » sont prévus pour convaincre les décideurs politiques d’éviter l’extinction d’espèces emblématiques telles que les orangs-outans causée par la déforestation pour la production d’huile de palme.

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