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Sans pollinisation des fleurs par les abeilles, pas de fruit

La météo hivernale inquiète les fruiticulteurs qui prévoient déjà des récoltes moins abondantes que ces dernières années. En cause, les températures trop basses qui empêchent les abeilles de « travailler ».

C’est le printemps, l’hiver a été doux en général, et les arbres fruitiers sont actuellement en fleurs. C’est donc l’époque de la pollinisation qui correspond au transport des grains de pollen produits par les organes mâles de la plante (les anthères) vers les organes femelles (les stigmates). En général, ce transfert assuré principalement par les abeilles et autres insectes pollinisateurs.

Or c’est justement là que le bât blesse… La vague de froid que nous connaissons actuellement fait qu’aucune activité significative n’est détectée au niveau des ruches. Les insectes pollinisateurs « hibernent » encore, risquant bien de manquer leur rendez-vous annuel.

D’après le site de la Fédération wallonne horticole, le secteur fruitier belge est principalement situé en région liégeoise, et représente environ 11% des superficies consacrées à l’horticulture et près de 20% en valeurs financières. C’est dire l’importance de cette pollinisation.

Le Centre fruitier wallon à Merdorp près d’Hannut est un des centres-pilotes de cette Fédération wallonne horticole, il dépend de la Région wallonne et bénéficie d’une subvention de la Région à concurrence de 80 % de son budget. Outre l’étude des arbres fruitiers, il est chargé d’offrir un encadrement complet et personnalisé aux fruiticulteurs.

Sur une des parcelles-test de ce centre, Olivier Warnier, interrogé par la RTBF, est ingénieur agronome et en charge de l’encadrement des arboriculteurs fruitiers. Il explique qu’on installe en général une à deux ruches par hectare afin d’assurer la pollinisation. Il y a une ruche avec des bourdons et une autre avec des abeilles, mais comme le souligne Olivier Warnier, rien ne se passe pour l’instant, les insectes « dorment » car il faudrait des températures de l’ordre des 10-12° pour qu’ils reprennent leur activité. Or ces températures sont loin d’être atteintes pour l’instant.

Les abeilles ne réalisant pas leur rôle de pollinisation, les fleurs ne seront pas fécondées. Et si point de fécondation, point de fruit… Il faudra donc s’attendre à une récolte de fruits moindre à l’automne.

Et si actuellement, la situation n’est pas encore jugée alarmante elle n’en est pas inquiétante. Les prochains jours seront donc déterminants quant aux récoltes de fruits de la saison 2016 qui s’annoncent d’ores et déjà moins abondantes que les années précédentes. Il faudra donc s’attendre à une hausse des prix des fruits en magasins.

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