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Potentiel lien entre les fongicides et le dépérissement des abeilles en Wallonie

Le Vif

Un lien existerait entre la présence de fongicides, fréquemment utilisés en agriculture pour combattre les maladies provoquées par diverses espèces de champignons, et le dépérissement de colonies d’abeilles mellifères, selon une étude réalisée en Wallonie par le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) et le Centre Apicole de Recherches et d’Information (CARI), dont les résultats ont été publiés mardi.

Plus de 300 colonies ont été suivies entre juillet 2011 et avril 2012, « afin d’évaluer leur état sanitaire et nutritionnel ». Au total, 23 substances chimiques différentes ont été retrouvées dans les échantillons et « les colonies montrant des symptômes de dépérissement contenaient en moyenne deux fois plus de résidus de fongicides que les colonies saines ».

D’après les conclusions, ces fongicides « pourraient avoir des effets sur les larves d’abeilles » ou encore sur les micro-organismes vivant dans leur tube digestif ou dans le pollen dont elles se nourrissent. Ces substances pourraient aussi interagir avec d’autres, comme les insecticides. Les effets indirects des fongicides devraient donc faire l’objet de nouvelles études, soulignent les auteurs. Ceux-ci insistent néanmoins sur le fait que leur présence « n’explique pas tous les dépérissements observés ».

Ces résultats sont en tout cas plutôt « surprenants » car les fongicides ont jusqu’à présent « toujours été considérés (…) comme peu toxiques voire inoffensifs pour les abeilles, au contraire des insecticides ».

Autre constat, l’environnement dans lequel se trouve une ruche peut jouer un rôle dans le risque d’étiolement des colonies. Ainsi, celui-ci augmente lorsqu’une ruche est essentiellement entourée de cultures agricoles et non de prairies.

Le nombre de colonies en Wallonie a diminué ces deux à trois dernières années, indique le CARI. Cependant, il devrait augmenter à nouveau cette année. En effet, l’hiver plutôt clément n’a mené qu’à environ 5% de perte, contre 20 à 30% lors d’hiver plus rudes.

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