Peste porcine : totale responsabilité des chasseurs dans le risque de diffusion
La responsabilité des chasseurs dans le risque de diffusion de l’épidémie de peste porcine africaine en province de Luxembourg est « totale », souligne mardi la Fédération inter-environnement Wallonie (IEW) qui précise que l’arrivée de la maladie dans la région « était annoncée de longue date par les scientifiques et les naturalistes ».
Depuis 2008, publications scientifiques et rapports sur l’état de la faune sauvage wallonne établissent, selon la fédération, que le nourrissage artificiel du gibier par les chasseurs contribue à l’explosion des densités de celui-ci et que la promiscuité sur les points de nourrissage « induit de manière évidente un risque sanitaire de survenance et de développement d’épidémies ».
En 2012, le ministre Carlo Di Antonio a adopté un plan de réduction des densités mais les représentants des chasseurs s’étaient mobilisés et l’actuel ministre de l’Agriculture René Collin a mis un terme à cette politique en 2015, déplore Inter-environnement.
« Les densités actuelles qui résultent de cette (non)politique sont particulièrement destructrices des écosystèmes forestiers, ouvrant largement la porte aux risques d’apparition et de développement d’épizooties comme celle que nous connaissons aujourd’hui », regrettent les associations environnementales.
IEW estime qu' »une révision en profondeur de la politique de la chasse, à l’instar de ce qui se fait au Luxembourg, est indispensable. Et ce, sans tarder et en concertation avec l’ensemble des acteurs du monde rural ».
Le virus de la peste porcine africaine a été signalé en Lituanie en 2014 et s’est répandu dans les États baltes. Il est arrivé en République tchèque durant l’été 2017, et en Pologne en novembre dernier, avant d’atteindre la Wallonie aujourd’hui, précise encore la Fédération.