Ours des Pyrénées: les vraies raisons d’un renoncement

Pas de nouvel ours réintroduit dans les Pyrénées-Atlantiques, a dit Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre française de l’Ecologie, justifiant sa décision par la sécheresse. Mais celle-ci ne touche pas le département…

C’est une motivation surréaliste qu’a évoquée Nathalie Kosciusko-Morizet pour justifier la non-réintroduction d’ours dans les Pyrénées béarnaises. « La ministre de l’Ecologie, particulièrement sensible aux difficultés rencontrées actuellement par les éleveurs du fait de la sécheresse persistante, a décidé de ne pas autoriser cette opération », a-t-elle indiqué dans un discret communiqué, rendu public la veille du long week-end de l’Ascension.

Une incongruité, sachant que les Pyrénées-Atlantiques ne sont aucunement concernées par les restrictions d’eau… En réalité, c’est la prise en compte des difficultés -réelles- des bergers qui a joué, ainsi que la volonté de Nicolas Sarkozy de ne pas mécontenter ses électorats traditionnels: agriculteurs et chasseurs. Le député (MoDem) Jean Lassalle aurait d’ailleurs écrit au chef de l’Etat pour l’alerter sur la forte opposition des populations locales, tentées par l’abstention ou « le vote extrême » en 2012 – une lettre que l’Elysée nie curieusement avoir reçue.

Un risque électoral que n’a pas souhaité prendre le chef de l’Etat, quitte à placer en porte-à-faux sa ministre, qui avait présenté quinze jours plus tôt sa « stratégie nationale pour la biodiversité et qui a milité jusqu’au bout en faveur de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées.

Michel Feltin

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