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Oeufs de poules en élevage intensif: un impact environnemental inquiétant

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Toute production animale ou d’origine animale a un impact sur l’environnement. Celle des oeufs de poules en élevage intensif est pointée du doigt dans une nouvelle étude.

Une étude publiée dans la revue Journal of Cleaner Production a évalué l’impact environnemental de la production industrielle d’oeufs. Un sujet majeur puisque 68 millions de tonnes d’oeufs sont produites chaque année dans le monde, dont 7 millions dans l’Union européenne, précise Franceinfo.

L’équipe de scientifiques de l’université d’Oviedo (Espagne) a utilisé comme modèle pour sa recherche une ferme avicole intensive dans les Asturies avec 55.000 poules et une production de plus de 13 millions d’oeufs par an. Les effets de la production intensive ont été analysés dans 18 catégories touchant la thématique de l’environnement, comme l’appauvrissement de la couche d’ozone, les changements climatiques ou l’occupation des sols.

Alimentation et remplacement des poules

Et l’une des catégories les plus dangereuses pour la planète n’est pas celle à laquelle on aurait pensé de prime abord. A côté des catégories évidentes, comme la consommation d’eau, d’électricité ou encore l’exploitation des terres, l’étude pointe du doigt la production d’aliments utilisés pour nourrir les poules pondeuses de ce type d’élevage, à l’origine de déforestation, exploitation des terres, émissions de gaz à effet de serre ou encore pollution des sols et des eaux.

Dans les exploitations industrielles, le soja représenterait une grande partie des aliments consommés. Or, « de toutes les sources de protéines végétales, la culture du soja occupe à elle seule la plupart des terres nécessaires à la production de produits d’origines animale », ce qui peut expliquer pourquoi la production pour les poules représente un tel impact sur l’environnement. On cite également l’huile de palme, dont les effets nocifs sur l’environnement ne sont plus à démontrer.

Les chercheurs visent également le remplacement des poules âgées par de nouvelles pondeuses. Alors que la durée de vie moyenne d’un poulet est de cinq à huit ans, dans les fermes industrielles la plupart des poules sont considérées finies après seulement un ou deux ans. De plus, les poules considérées comme non rentables par l’industrie sont souvent envoyées à l’abattoir et remplacées, poursuit l’étude.

L’empreinte carbone d’une douzaine d’oeufs

Outre les méthodes d’élevage en elles-mêmes, le coût environnemental de la fabrication des matériaux d’emballage pour les cartons à oeufs a également été mis en évidence par la recherche. Le transport des oeufs et des poules était en revanche relativement faible comparé à d’autres facteurs.

Selon les chercheurs, l’empreinte carbone moyenne d’une douzaine d’oeufs provenant d’un élevage intensif est de 2,7 kg d’équivalent CO2. Une valeur similaire à d’autres aliments de base d’origine animale tels que le lait, et plus faible que celle de nombreuses viandes (boeuf, agneau, porc…). Une étude qui renforce le propos des associations de protection de l’environnement, pour qui la réduction des protéines animales ou d’origines animales est un enjeu majeur pour la préservation de notre planète.

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