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Les parcs éoliens déciment-ils les oiseaux sauvages ?

Les oiseaux sauvages ne disparaissent pas des parcs éoliens parce qu’ils fuient le bruit ou se tuent sur les pales, selon une étude britannique. Ils pourraient donc y vivre… une fois la construction terminée. Car c’est justement leur mise en place qui présente des risques pour les espèces.

Les éoliennes sont-elles les pires ennemis des oiseaux ? Selon une étude britannique menée par quatre ornithologues de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), publiée dans le Journal of Applied Ecology, elles seraient dangereuses non pas pendant leur exploitation mais plutôt pendant leur construction. Ce qui contredirait la thèse selon laquelle les espèces disparaîtraient des parcs éoliens à cause du bruit et des collisions.

En effet, selon le directeur de l’étude James Pearce-Higgins, dans The Guardian, leur construction implique la disparition des lieux de nidification et de la nourriture des oiseaux. Le courlis, un grand échassier, et la bécassine seraient particulièrement affectés. Ces espèces auraient décliné de plus de 40% dans un rayon de 800 mètres autour des édifices en construction. « Il faut poursuivre cette étude pour pouvoir s’assurer que ses résultats ne changent pas avec le temps, d’autant que certains sites étudiés n’étaient exploités que depuis trois ans », précise James Pearce-Higgins..

Pas d’impact pendant l’exploitation

Mais leur construction ne nuit pas à tous les oiseaux. Certaines espèces, comme l’alouette qui préfère une végétation rase, y trouveraient même des avantages.

En revanche, l’étude contredit les thèses affirmant la dangerosité de ce mécanisme pour les volatiles, qui mettent en avant les risques de collisions et la fuite des espèces à cause du bruit. Elle suggère que les oiseaux pourraient éviter les pâles et qu’ils s’habitueraient au bruit. Six autres espèces étudiées n’ont pas montré de signes de perturbations à la suite de constructions puisque leurs effectifs n’ont pas baissé.

Toutefois, les opposants aux éoliennes reprochent aux scientifiques de ne pas avoir étudié les impacts sur les chauves-souris et l’aigle royal, plus touchés par les collisions selon eux, qui seraient par conséquent les principales victimes des éoliennes.

Solène Godin, L’Express.fr

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