La superficie de la calotte glacière pourrait disparaître sous peu © Reuters

Les outils de prédiction de la fonte des glaces en Arctique ne sont pas assez précis

Les chercheurs sont incapables à l’heure actuelle de prédire la vitesse de fonte des glaces de la banquise arctique. En cause: « l’imprécision des outils de prédiction », affirme le chercheur à l’UCL François Massonnet, dont l’étude a été publiée dans la revue scientifique « Nature climate change ».

Depuis des années, les études sur le climat cherchent à prédire la fonte des glaces en Arctique. Comprendre ces évolutions permettrait de mieux prévoir les changements climatiques.

« Grâce à des études satellitaires et de terrain, on constate un important retrait de la banquise arctique. Toutes les études l’attestent. Mais elles ne s’accordent pas sur l’impact et la vitesse de cette fonte », explique François Massonnet.

Afin de trouver l’origine des disparités, le chercheur et son équipe ont analysé 44 modèles simulant la fonte des glaces. Leurs conclusions montrent que c’est la façon dont les modèles reproduisent l’épaisseur de la banquise qui explique ces divergences.

Concrètement, « seule la méthode satellitaire permet de mesurer globalement l’épaisseur de la banquise », commente François Massonnet. Mais la transmission des signaux vers les satellites peut être perturbée par différents éléments, des « bruits » constitués par exemple par de la neige au dessus de la banquise, des turbulences atmosphériques, etc. Les scientifiques parlent d’incertitudes allant de 50 à 100%. Donc, pour un mètre d’épaisseur calculé, l’erreur peut être de 50cm à 1 mètre, soit quasiment la mesure entière.

Pour François Massonnet, mesurer l’épaisseur exacte de la banquise est aujourd’hui impossible. « Nous lançons un appel aux programmes spatiaux d’observation afin de les convaincre de déployer des systèmes d’observation plus précis et à plus grande échelle afin de mieux prévoir la fonte de la banquise », conclut-il.

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