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Les orangs-outangs cherchent aussi l’amour sur Tinder

Muriel Lefevre

Dans le zoo d’Apenheul, ce sont les singes qui choisissent leur partenaire via un écran tactile. Cela augmenterait sensiblement les chances d’avoir des petits.

Le zoo d’Apenheul participe au programme européen d’élevage d’orangs-outangs. Ce programme d’élevage permet de mettre en contact des animaux en fonction, par exemple, de leur génétique, de leur comportement et de leur âge. L’un des animaux rejoint alors le zoo de l’autre pour former un couple et se reproduire. On évite ainsi la consanguinité et on permet de maintenir une population en bonne santé. « Sauf que, pas plus que nous, les singes ne cherchent un partenaire par le seul biais de la génétique. L’idée a donc germé de créer une espèce de Tinder pour les singes afin qu’ils puissent choisir leur partenaire selon leur « propre » critère. On a en effet remarqué que cela augmentait sensiblement les chances d’avoir des petits. »

Apprendre aux orangs-outangs à utiliser une tablette n’est néanmoins pas aussi simple. On commence à apprendre aux orangs-outangs du zoo hollandais d’Apenheul à appuyer d’abord sur un point de l’écran pour obtenir une récompense. C’est une première étape avant de laisser les singes choisir parmi les photos des partenaires possibles. Celles-ci sont affichées quelques secondes avant de laisser la place à un point. Si le singe appuie sur ce point, c’est qu’il a remarqué cette photo plutôt qu’une autre. Si le point apparaît à la place de la photo qu’ils ne regardaient pas, le temps de réaction est plus long. On remarque aussi qu’un animal aura plus de petits s’il choisit son partenaire.

Les orangs-outangs cherchent aussi l'amour sur Tinder
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Avec le « dot test », le chercheur Tom Roth espère déterminer ce que les singes trouvent attirant chez les autres singes. Par exemple le rôle des plaques de joues des orangs-outangs mâles. Certains mâles adultes ont déjà ces plaques, tandis que d’autres ne les ont pas encore développées. Les chercheurs espèrent ainsi mesurer lequel des deux peut compter sur un plus grand intérêt de la part des femelles.

Les singes d’Apenheul n’en sont cependant pas encore au stade où ils choisissent eux-mêmes avec ce système. « Quand un singe en regarde un autre, cela ne veut pas dire pour autant qu’il aime vraiment l’autre. Il ne suffit donc pas de faire des recherches sur les points, il faut compléter cette première indication avec différents tests pour voir s’il y a une réelle préférence pour le mâle ou la femelle montrée » dit encore Roth dans De Morgen.

Les singes ont en effet bel et bien une préférence. Dans un zoo en Suisse, par exemple, on s’est aperçu lors d’un test ADN sur un nouveau-né orang-outang que le père n’était pas le mâle qui partageait la cage de la mère, mais bien celui qui vivait dans l’enclos d’à côté. Elle le trouvait apparemment plus attirant et ils auraient eu une liaison à travers les barreaux de la cage.

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