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Les neurosciences au secours de la planète

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Notre cerveau n’est pas fait pour l’écologie, car il s’est construit pour chercher à combler nos besoins primaires. Ce constat a été fait par le monde scientifique. Il existe cependant des solutions.

Le cerveau est préprogrammé pour ne penser qu’à notre intérêt personnel et sur le court terme. Il est incapable de cerner un problème qui concerne un avenir plus ou moins lointain et toute l’humanité.

Sébastien Bohler, spécialiste en neurobiologie moléculaire, interrogé par l’Info Durable, explique que notre cerveau nous sert d’abord à survivre. C’est une machine dotée d’une grande intelligence grâce à son cortex (la partie extérieure du cerveau), mais aussi d’une partie centrale qui crée nos désirs grâce à une molécule qui s’appelle la dopamine. Celle-ci nous pousse à faire certaines choses : manger, se reproduire, acquérir du statut social, trouver de l’information et du confort.

« Cette partie ancienne de notre cerveau qui nous pousse à chercher ces plaisirs simples a été façonnée à une époque où c’était un avantage de chercher toujours plus à manger, toujours plus de reproducteurs sexuels, de statut social, d’information et de confort », explique le neuroscientifique.

Ensuite, s’est développée la partie extérieure de notre cerveau : le cortex. C’est lui qui a commencé à créer la technologie : les outils de l’agriculture pour fournir plus à manger, comme les réseaux sociaux pour donner du statut social, les sites pornographiques pour donner toujours plus de sexe, etc.

Donc ces besoins primaires se sont trouvés nourris sans limites. Nous passons donc aujourd’hui tout notre temps à satisfaire ces besoins. Mais ils ne sont pas prévus avec la fonction « stop ».

Aujourd’hui, grâce au système industriel que nous avons créé, nous pouvons satisfaire ces besoins sans limites. Ce qui se fait, bien entendu, au détriment des ressources de la planète qui sont, elles, limitées.

Comment dès lors arrêter cette course infernale ?

Selon Sébastien Bohler, une première piste serait d’apprendre à activer cette partie profonde de notre cerveau avec moins de stimulations et en goûtant davantage aux petites stimulations que nous pouvons avoir.

La deuxième option serait de mettre en action notre altruisme. Donc au lieu d’utiliser notre dopamine pour nous-mêmes, l’utiliser au bénéfice des autres.

La troisième possibilité est celle de la connaissance. Des études récentes sur les neurosciences ont en effet montré que lorsque l’on exerce sa curiosité, que l’on engrange des connaissances, en ouvrant par exemple une encyclopédie, en visitant un musée, etc. on crée également de la dopamine. Mais avec un impact moindre sur l’environnement.

Selon le scientifique, il serait également possible d’opérer un tournant majeur dans notre société qui consisterait à doper notre croissance sur la valorisation des échanges entre personne ou sur la production d’idées et non plus sur la production de biens.

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