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Les navetteurs passent plus de 8 jours par an dans les embouteillages

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Interrogez tous les automobilistes sur les embouteillages et ils vous raconteront des histoires de longues files, de perte de temps et de frustration croissante. C’est un problème mondial. Les plus grandes villes du monde abritent certains des plus grands embouteillages du monde.

La capitale colombienne, Bogotá, est l’une des pires villes au monde où la circulation est lente et encombrée par les embouteillages. L’an dernier, elle a coûté en moyenne 272 heures de travail aux navetteurs, rapporte le Forum économique mondial.

Les automobilistes à Rome ont perdu 254 heures de leur temps à cause de la congestion, ce qui en fait le meilleur endroit en Europe pour ceux qui veulent perdre du temps dans les embouteillages. Juste après, on trouve Dublin, ce qui ne devrait surprendre que ceux qui n’ont jamais connu la capitale irlandaise aux heures de pointe. Les automobilistes y ont perdu 246 heures de route à cause du trafic.

Selon le classement mondial du trafic INRIX 2018, qui analysait les données de 200 villes de 38 pays d’Europe et des Amériques, il s’agissait des trois pires endroits où conduire en 2018.

Bruxelles arrive à la 15e position du classement avec une moyenne de 195 heures passées dans les embouteillages. Soit plus de huit fois 24 heures.

L’Europe est un foyer de congestion du trafic. Cela est dû en grande partie au fait qu’elle s’est développée à l’époque pré-automobile. Les zones urbaines et les centres-villes denses, les agencements de routes enchevêtrés et les réglementations de planification disparates ont eu pour conséquence que de nombreuses villes ont dépassé les capacités de leurs réseaux routiers. Le système de grille qui sous-tend l’aménagement routier de la plupart des villes américaines constitue un point de comparaison éclairant.

Les volumes de trafic élevés sont responsables de grandes quantités de pollution de l’air, aggravées par les embouteillages: les files de véhicules qui tournent au ralenti émettent des fumées nocives pendant de plus longues minutes. Les gaz diesel sont les principaux contributeurs à la pollution atmosphérique, car ils contiennent entre autres polluants les oxydes d’azote, le dioxyde d’azote, le monoxyde de carbone, le dioxyde de carbone, les hydrocarbures et les aldéhydes.

Dans toute l’Europe, les coûts de la santé liés à la pollution atmosphérique liée à la congestion ont été évalués à environ 79 milliards de dollars. Ce chiffre comprend la perte de productivité, le diagnostic et le traitement de la maladie, ainsi que les investissements dans des initiatives de santé publique.

Heureusement, bien que certaines de ses villes soient de plus en plus embouteillées, l’Europe est à l’avant-garde d’une série de mesures progressives visant à sortir les gens de leur voiture et à les orienter vers des alternatives telles que les transports en commun et le cyclisme. Cela a le double avantage de réduire les embouteillages et la pollution, de réduire les temps de trajet et d’améliorer la santé des personnes. Dans la capitale danoise, Copenhague, il y a plus d’un vélo pour cinq personnes et presque un tiers des déplacements à travers la ville se font sur deux roues.

La Chine s’est également attaquée au problème de la congestion du trafic, avec toutefois une approche davantage axée sur les technologies de pointe. Dans la ville de Hangzhou, un système de gestion du trafic reposant sur l’intelligence artificielle fait avancer les choses. Le « cerveau de la ville » a été développé par Alibaba et utilise les données de caméras et de plates-formes sociales pour surveiller les flux de trafic. Hangzhou faisait partie des cinq villes chinoises les plus congestionnées. Lors du dernier décompte, elle était tombée à la 57e place du classement.

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