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Les médecins australiens reconnaissent le changement climatique comme « urgence sanitaire »

Le changement climatique est reconnu comme une « urgence sanitaire » par le corps médical en Australie, a annoncé mardi l’association médicale australienne (AMA), qui représente les médecins et étudiants en médecine du pays. Ce constat « irréfutable », selon le président de l’association, s’inscrit à rebours des efforts du pays pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Dans une motion adoptée à Canberra, le conseil fédéral de l’association affirme reconnaître « le changement climatique comme une urgence sanitaire avec des preuves scientifiques évidentes indiquant des impacts graves sur nos patients et nos communautés dès à présent et à l’avenir ». Le président de l’association, le docteur Tony Bartone, parle de preuves « irréfutables »: « La réalité scientifique est que le changement climatique a un effet sur la santé et le bien-être à cause de l’augmentation de situations dans lesquelles des maladies infectieuses peuvent être transmises, et d’événements climatiques extrêmes comme les vagues de chaleur ».

L’association cite en autre que le bouleversement climatique va générer un plus haut taux de mortalité en raison du « stress thermique » – comme les coups de chaleur – et d’intempéries extrêmes, ainsi qu’augmenter la propagation de maladies vectorielles (d’un animal ou humain à un autre, NDLR), comme la dengue. Le phénomène va en outre causer une insécurité alimentaire, en raison d’un déclin de la production agricole, et entraîner une incidence plus élevée de problèmes de santé mentale, pointe encore l’AMA. « Ces effets sont déjà observés dans le monde et en Australie. Il ne fait aucun doute que le changement climatique est une urgence sanitaire », assure le docteur Bartone.

De larges parties du territoire connaissent une sécheresse sans précédent dans l’île-continent. La période de janvier 2017 à juillet 2019 est estimée la plus sèche dans l’Etat de Nouvelles-Galles du Sud et l’est de l’Etat du Victoria, ainsi que dans le bassin hydrographique des rivières Murray et Darling par le Bureau météorologique australien.

Les émissions de CO2 australiennes n’ont pas baissé au cours des années précédentes, comme en ont encore attesté récemment les chiffres du ministère de l’Environnement publiés le 30 août et confirmant la tendance haussière au cours du premier semestre 2019. Canberra assure toutefois être sur la bonne voie pour respecter les objectifs fixés par les protocoles internationaux, dont l’Accord de Paris, et avance que la totalité des émissions est inférieure à de nombreux pays industrialisés. Nation de 25 millions d’habitants, l’Australie est un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre per capita.

Interrogé par The Guardian le fait de savoir si le gouvernement australien menait une politique suffisamment ambitieuse pour lutter contre le changement climatique, M. Bartone a estimé que c’était un aspect « difficile à déterminer parce que cette problématique est assombrie par des conjectures et des rapports contradictoires ». Il a toutefois estimé que tous les partis politiques australiens portaient la responsabilité de dégager « des solutions durables ».

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