Iceberg. © iStock

Les icebergs géants freinent le changement climatique

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les icebergs sont le symbole du réchauffement climatique. Mais ils pourraient également en être une des solutions, selon une récente étude.

Les icebergs géants, qui fondent quotidiennement, sont le symbole du réchauffement de la planète. Mais une nouvelle étude révèle que l’eau, riche en nutriments, qu’ils laissent dans leur sillage permet de piéger des millions de tonnes de gaz carbonique chaque année.

Les chercheurs ont examiné 175 photos satellites d’un énorme iceberg de l’Océan Austral, qui entoure l’Antarctique. Ils ont pu observer un nuage vert s’étirant jusqu’à 1000 km derrière lui, relate The Guardian. La couleur verte est due à la prolifération du phytoplancton, qui pousse grâce au fer et aux autres nutriments déversés par l’iceberg.

Quand ces petites algues, ou les nombreuses créatures qui les mangent, meurent, elles tombent dans le fond de l’océan. Cela entraine le dioxyde de carbone (CO2) qu’elles avaient absorbé à la surface et l’enfouit en profondeur, freinant ainsi la présence de CO2 dans l’atmosphère et le réchauffement climatique auquel il contribue. Si la fonte des icebergs continue de croitre durant ce siècle comme c’est prévu, « l’impact négatif sur le cycle carbone pourrait être plus important que nous le pensions », explique le Professeur Grant Bigg de l’Université de Sheffield, qui a mené l’étude publiée dans la revue Nature Geoscience.

Les icebergs géants, d’au moins 18km de long, représentent la moitié de la glace qui flotte sur l’Océan Austral. Les chercheurs ont calculé que l’effet fertilisant des icebergs, dans une eau généralement pauvre en fer, contribuait à hauteur de 20% au gaz carbonique enfouit de l’Océan Austral, qui lui-même représente environ 10% du total mondial.

« Nous avons détecté des niveaux sensiblement plus importants de chlorophylle, en général dans un rayon d’au moins 4 à 10 fois la longueur de l’iceberg« , explique Bigg. Les concentrations de chlorophylle restent 10 fois plus élevées que dans l’océan environnant pendant au moins un mois et jusqu’à 200km derrière l’iceberg en moyenne, et peuvent même atteindre jusqu’à 1000km.

Cette découverte est une surprise pour les scientifiques, d’autant que les précédentes études, sur des petits icebergs, suggéraient un effet fertilisant plus réduit. Le plus grand iceberg analysé dans la nouvelle étude est de plus de 50km de long.

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