Jean-Pascal Van Ypersele, ancien vice-président du GIEC dont il a démissionné suite à sa non-élection au poste de président. © BELGA

Les experts du climat ne sont pas assez clairs

Les textes publiés par le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec), dont les travaux font référence dans les négociations climatiques, ne sont pas assez lisibles, déplorent des chercheurs, craignant que ce manque de clarté nuise à la recherche d’un accord à la conférence de Paris.

« L’action mondiale sur le changement climatique est gravement entravée, parce que les conseils du corps scientifique du Giec (…) sont si difficiles à comprendre qu’il faut un doctorat, minimum, pour en saisir les recommandations », affirme dans un communiqué Ralf Barkemeyer, enseignant-chercheur de l’école de management française Kedge Business School, qui a dirigé cette étude parue lundi dans la revue Nature Climate Change.

« Si les gouvernements ne sont pas en mesure de comprendre les faits scientifiques qui leur sont présentés, comment peuvent-ils espérer parvenir à un consensus ou à une décision commune? », demande-t-il, à moins de deux mois de la conférence de Paris sur le climat (30 novembre-11 décembre).

Le Giec publie tous les cinq ans un rapport accompagné d’un « résumé à l’intention des décideurs », synthèse des connaissances scientifiques censée être accessible à un public non spécialisé.

La « faible lisibilité » des résumés du Giec « a été relativement constante en dépit des efforts du Giec pour consolider et adapter sa politique de communication », constatent-ils.

La lisibilité du résumé du premier rapport était toutefois « nettement supérieure » à celle des plus récents, relèvent-ils. Une évolution qui reflète peut-être « la complexité croissante » des connaissances scientifiques. Ou le postulat que le lecteur a désormais « un niveau de connaissances préalables plus élevé ».

Selon l’étude, il y a « une forte corrélation entre le climat politique et la lisibilité des résumés destinés aux décideurs. Quand les tensions et les désaccords politiques sont importants (…), la lisibilité baisse », soulignent-ils.

A l’inverse, dans les médias, la couverture des résumés par les journaux « scientifiques et de qualité est devenue de plus en plus lisible et émotionnelle », notent les chercheurs.

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