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Les cycles naturels ne sont pas responsables du réchauffement climatique

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Une nouvelle étude affirme que les cycles naturels influencent peu les températures mondiales, contrairement à l’activité humaine.

Les émissions issues des combustibles fossiles, de la pollution générée par les aérosols et de volcans peuvent expliquer presque tous les changements de température à la surface de la Terre au cours des 140 dernières années, conclut une nouvelle étude.

La recherche réfute catégoriquement les théories selon lesquelles le réchauffement de la planète serait le résultat de cycles naturels. Pour les chercheurs, cette explication souffre d’ailleurs d’un défaut majeur : la nature a tendance à compenser. The Guardian prend un exemple : le phénomène El Niño, qui élève temporairement la température de la surface du globe en amenant l’eau chaude jusqu’à la couche océanique peu profonde, est compensé par le phénomène La Niña, qui produit l’inverse. Si certaines décennies comportent plus d’épisodes d’un phénomène que d’autres, leurs effets à long terme semblent se neutraliser.

Des données améliorées

Qu’est-ce qui cause alors le réchauffement climatique ? Les experts avaient notamment du mal à déterminer de manière exacte ce qui avait causé une hausse des températures entre 1910 et 1945. La moyenne des simulations du modèle climatique incorporée dans le dernier rapport du GIEC ne représentait qu’environ la moitié de la tendance mesurée du réchauffement durant cette période. En outre, une étude publiée l’an dernier suggérait que l’autre moitié pourrait être due aux cycles naturels. Cette divergence a été utilisée par certains climatosceptiques pour mettre en doute les différentes évaluations du climat et leurs causes potentielles.

La nouvelle étude, publiée dans le Journal of Climate, s’attaque à cette anomalie, en l’expliquant en partie par un problème lié aux données récoltées sur la température de l’océan pendant la Seconde Guerre mondiale. Résultat : les températures de surface au début et au milieu des années 1940 semblent avoir été surestimées. La nouvelle étude s’est exclusivement concentrée sur les températures le long des côtes. Les données sur la température en Arctique posaient également problème, car il y a peu de stations qui mesurent la température, notamment à cause de son éloignement. Les coauteurs de l’étude ont tenté de combler toutes ces lacunes pour obtenir un résultat plus complet.

L’activité humaine en cause

Ils ont ensuite comparé les données améliorées à celles des modèles climatiques intégrant les influences des gaz à effet de serre, de la pollution générée par les aérosols, des éruptions volcaniques et des changements dans l’activité solaire. Ils sont dès lors en mesure d’expliquer plus de 90% de la variation de température au cours des 140 dernières années.

Ils ont découvert que le réchauffement de 0,4°C de 1910 à 1945 pouvait être expliqué par le réchauffement de 0,2°C causé par les gaz à effet de serre compensé par le refroidissement de 0,08°C causé par la pollution par les aérosols, le réchauffement de 0,2°C attribuable à des facteurs naturels et un certain degré de variabilité naturelle, rapporte The Guardian. Depuis 1950, les auteurs ont constaté que l’augmentation de la température de 0,8°C était due au réchauffement de 1,2°C dû aux gaz à effet de serre compensé par le refroidissement de 0,3°C dû à la pollution par les aérosols et de 0,1°C de refroidissement du aux volcans et au soleil.

Ces résultats réaffirment que, comme l’a conclu le GIEC en 2013, les humains sont responsables de presque tout le réchauffement accéléré de la planète depuis 1950.

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