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Les agglomérats de plastique, un danger supplémentaire pour la vie marine

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Causés par certaines bactéries, les agglomérats de plastiques peuvent être confondus avec de la nourriture par les animaux marins.

Le plastique présent dans les océans pourrait bien représenter un danger supplémentaire pour la biodiversité marine, rapporte The Independent. Des substances similaires à de la glue, sécrétées par des bactéries, collent entre eux les minuscules morceaux de plastique, formant ainsi des agrégats de déchets plastiques, s’inquiètent les scientifiques.

Confondus avec de la nourriture

Des chercheurs de l’université Heriot-Watt (Édimbourg) ont réalisé des expériences avec de l’eau de mer, en ajoutant des plastiques dans des conditions simulant la surface de l’océan. En quelques minutes, les minuscules morceaux de plastique se sont regroupés avec des bactéries, des algues et d’autres particules organiques pour former de plus gros amas.

« Il s’agit d’une première étape pour comprendre comment les nanoplastiques interagissent avec les biopolymères naturels dans les océans du monde entier. C’est très important, car c’est à cette petite échelle qu’une grande partie de la biogéochimie du monde se produit », explique Stephen Summers, membre de l’équipe de chercheurs. « Le fait que ces agglomérats deviennent assez gros pour être visibles à l’oeil nu soulève des inquiétudes, car ils sont susceptibles d’être considérés comme une source de nourriture par les petits animaux marins », craint-il.

Les agglomérats de plastique, un danger supplémentaire pour la vie marine
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Tony Gutierrez, l’écologiste microbien qui a dirigé l’étude, a déclaré que les écosystèmes des grands fonds marins pourraient être privés de nourriture si des plastiques de densités différentes affectaient le flux alimentaire de l’océan. Détournant le flux naturel de nourriture de la surface de l’océan vers le fond marin, ce phénomène pourrait également entrainer la famine des créatures des grands fonds.

Dans tous les organismes marins

La présence de plastiques, parmi lesquels les microplastiques, dans les océans touche de plein fouet la biodiversité marine, et ce quel que soit son gabarit. Une autre équipe de scientifiques a analysé le système digestif d’animaux marins échoués sur les plages britanniques. Ils en ont détecté dans chaque individu testé (dauphins, baleines, phoques…), même si les quantités peuvent être considérées comme relativement faibles. Parmi les plastiques trouvés, 84% étaient des fibres synthétiques, qui proviennent généralement de produits tels que les vêtements et les filets de pêche. Le reste provient notamment d’emballages d’aliments et de boissons.

Cette étude, publiée dans la revue Scientific Reports, « souligne l’ampleur de la pollution plastique. Nous nous attendions à trouver du plastique, mais avons été quelques peu surprise de trouver des fibres dans chaque animal de toutes les espèces », confirme Brendan Godley (université d’Exeter) à Newsweek.

Selon la recherche, environ huit millions de tonnes de plastique sont rejetées dans l’océan chaque année.

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