Les Maldives. © istock

Le MIT exploite les catastrophes naturelles pour sauver les îles de la montée des eaux

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Si les changements climatiques provoquent glissements de terrain, tsunamis et ouragans, des chercheurs du MIT ont peut-être trouvé un moyen de se servir de ces catastrophes à bon escient : sauver les îles bientôt englouties par les océans.

Un groupe de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) étudie la possibilité de canaliser les catastrophes naturelles et, in fine, sauver les communautés côtières menacées par la montée des eaux. Pour ce faire, ils envisagent d’exploiter les courants océaniques causés par ces catastrophes. Leur zone de test actuelle se situe aux Maldives, où un groupe d’îles de basse altitude pourraient bientôt être submergées par les eaux.

Leur projet consiste à utiliser le courant pour accumuler des petits bancs de sable et potentiellement former des îles, ou tout du moins parvenir à récupérer les morceaux de plage déjà perdus sous les flots. Comme première étape d’un long processus, les chercheurs ont installé des rampes sous-marines « peu onéreuses, faciles à déployer et adaptables à différents climats « , rapporte le Business Insider francophone. Ces dernières imitent la topographie d’un récif corallien, lui aussi menacé par le réchauffement climatique, et aident à ancrer le sable.

La méthode est simple : lorsqu’une forte vague passe au-dessus de la rampe, elle entraîne dans son sillage des particules de sable et les dépose, en profondeur, sous le bord de la rampe. Ces particules vont alors s’accumuler au fil du temps pour former un tas de sable qui va émerger au-dessus de la surface de l’océan.

Le MIT exploite les catastrophes naturelles pour sauver les îles de la montée des eaux
© Skylar Tibbits/MIT Self-Assembly Lab

Les catastrophes naturelles au secours des îles

Si le concept du MIT repose en grande partie sur la force des courants océaniques, des catastrophes naturelles comme les tsunamis ou les tempêtes pourraient donner un coup de pouce en accélérant le processus. « J’ai toujours pensé que nous pourrions peut-être nous servir de ces catastrophes naturelles – tremblements de terre, tsunamis, tempêtes, coulées de boue, glissements de terrain, incendies – pour construire plutôt que détruire « , a expliqué le professeur et designer Skylar Tibbits, à l’origine de la recherche.

Ce système pourrait donc permettre aux communautés de se reconstruire après une catastrophe, ou de simplement profiter d’une barrière naturelle qui devrait, à terme, repousser la montée des eaux. Et s’il existe déjà des îles flottantes – ces masses terrestres créées artificiellement -, le concept d’ « île pop-up » imaginé par le MIT diffère complètement. « Nous sommes plus intéressés par la façon dont les choses se construisent d’elles-mêmes« , estime Skylar Tibbits.

Reste à prouver que la méthode fonctionne sur le long terme. Rien ne dit que les rampes suffiront à créer des barrières de sable suffisamment grandes et stables. « Mais si on parvient à atteindre notre objectif, ça sera quelque chose d’assez puissant« , conclut le chercheur.

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