La mort mystérieuse d’une centaine d’aigles en Australie

Plus de 100 aigles protégés ont été retrouvés morts dans une ferme de l’état du Victoria, en Australie. Les volatiles auraient été empoisonnés, selon le Guardian. Une enquête criminelle a été ouverte.

Les agents du ministère de l’Environnement, du Territoire, de l’Eau et de l’Aménagement (DELWP) ont trouvé une centaine de carcasses d’aigles sur une propriété à Tubbut, au bord du parc national de Snowy River. Ils auraient été empoisonnés, selon les premiers éléments de l’enquête. Quatre autres espèces protégées auraient également été tuées dans cette ferme.

La pénalité pour avoir délibérément tué ces animaux, qui sont issus d’une espèce protégée, est une amende pouvant aller jusqu’à 7 928,50 dollars australiens (5130 euros) ou à six mois d’emprisonnement. Une amende additionnelle de 792,85 dollars (512 euros) est applicable pour chaque oiseau supplémentaire tué, ce qui pourrait faire passer l’amende maximale dans ce cas à plus de 90 000 dollars (58 238 euros). L’enquête n’a néanmoins pas encore pu désigner de coupable.

Cette région est un point central pour les aigles à queue plate, qui sont les plus grands oiseaux de proie australiens avec une envergure pouvant aller jusqu’à 2,8 mètres.

Les locaux hésiteraient à parler de cette affaire en public de peur de représailles. Ces aigles sont en conflit avec les agriculteurs depuis plusieurs générations en raison de leur appétit pour le bétail, en particulier les agneaux. Divers gouvernements australiens ont d’ailleurs donné des primes aux fermiers qui les abattaient jusque dans les années 70, au moment où ils sont devenus une espèce protégée. Leur nombre a alors recommencé à croitre. Ils sont maintenant l’espèce de grand rapace la plus nombreuse au monde.

Ces dix dernières années, les autorités n’ont délivré que 10 permis de tuer ces oiseaux, ce qui a donné lieu à la mort de 12 d’entre eux.

Cependant, les défenseurs des animaux affirment que le nombre d’aigle n’impacte que très peu les fermiers puisqu’ils se nourrissent exclusivement de charogne ou d’animaux déjà très faibles.