© Reuters

La Bretagne porte plainte après l’échouage d’un cargo

Le Conseil régional de Bretagne annonce ce dimanche qu’il se constitue partie civile. La plainte demande la prise en compte du « préjudice écologique » lié au naufrage du cargo maltais lors de la tempête Joachim.

Le Conseil régional de Bretagne porte plainte après l’échouement d’un cargo sur une plage classée du Morbihan lors de la tempête Joachim. Le pompage des 190 tonnes de carburant dans les cuves du navire doit reprendre.

« C’est parce qu’elle est très attachée à la protection de son littoral et à la préservation de ses espaces naturels, trop souvent souillés par des pollutions volontaires, que la Région Bretagne a décidé de déposer plainte et de se constituer partie civile près le TGI (tribunal de grande instance) de Brest », précise le communiqué.

La Bretagne ne laissera plus rien passer concernant la pollution maritime

Cette plainte, annoncée par le président du Conseil Jean-Yves Le Drian (PS), est destinée notamment à « connaître les conditions dans lesquelles ce naufrage s’est produit », sera formellement déposée lundi, ajoute le texte.

Elle vise également à faire prendre en compte le « préjudice écologique » et l' »atteinte au patrimoine naturel » de la région, et à « faire savoir que la Bretagne ne laissera plus rien passer concernant la pollution maritime », selon ce communiqué.

Les fuites de carburants menacent une « zone conchylicole majeure », avec une cinquantaine d’exploitations dans la ria d’Etel, et deux sites classés Natura 2000, rappelle la Région.

Changement de materiel de pompage

Le cargo maltais de 109 mètres de long TK Bremen s’est échoué dans la nuit de jeudi à vendredi sur la plage classée Natura 2000 de Kerminihy près de la ria d’Etel, entre Quiberon et Lorient, avec selon la Région « 190 tonnes » de carburant dans ses cuves, dont plusieurs dizaines se sont déversés dans la mer.

Les opérations de pompage devaient reprendre dimanche avec la mise en place de matériel plus performant, a indiqué dimanche la préfecture du Morbihan.

Samedi, 73 m3 de sable pollué avaient été ramassés.

Selon la Région Bretagne, « les conséquences écologiques risquent, une nouvelle fois, d’être considérables au regard du site touché », « 12 ans, presque jour pour jour », après le naufrage au large de la Bretagne du pétrolier maltais Erika, le 12 décembre 1999, chargé de fioul lourd.

Pourquoi quitter le port de Lorient sous la tempête?

A la suite de l’échouement du TK Bremen, un arrêté préfectoral a interdit d’exploitation des coquillages cinq entreprises ostréicoles de l’embouchure de la ria d’Etel. Cet arrêté était susceptible d’être étendu dimanche après de nouvelles analyses de l’Ifremer, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Jean-Yves Le Drian, comme la ministre de l’Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet ou la candidate EELV à la présidentielle Eva Joly, s’était déjà indigné que le TK Bremen ait pu prendre la mer alors que menaçait la tempête.

Le bateau avait appareillé de Lorient et tenté de mouiller au large, avant finalement d’être drossé sur la plage.

Le parquet de Brest a ouvert vendredi une enquête pour « comprendre pourquoi ce bateau a quitté le port de Lorient à un moment où les autres bateaux ne le quittaient pas ». Le cargo devra probablement être démantelé sur place.

Levif.be avec L’Express.fr

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire