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La Belgique ne sera pas épargnée par la montée des eaux

Le Vif

La température de la terre continue d’augmenter. Le réchauffement des continents et des océans provoque la fonte de la calotte glaciaire qui engendre, à son tour, une hausse du niveau des eaux à travers le monde. L’organisation indépendante ClimateCentral vient de publier un nouveau rapport à ce sujet. Sur le long terme, la Belgique ne serait pas épargnée par la montée des eaux.

L’organisation indépendante ClimateCentral a dressé des projections à long terme (sur des centaines d’années) sur la montée des eaux à travers le monde. A l’aide de projection (visibles ici), elle montre la conséquence de la montée des eaux sur les populations vivant à proximité des côtes.

Même si le monde parvient à limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés celsius, les grandes villes comme Shanghai, Bombay, ou Hong Kong sont vouées à disparaître partiellement sous les eaux, soulignent ces chercheurs américains dans leur rapport publié ce dimanche.

A + 2°C, le niveau des mers continuera à s’élever, pour couvrir des territoires aujourd’hui peuplés de 280 millions de personnes, pointe l’étude de l’institut de recherche publiée à trois semaines de la conférence sur le climat de Paris. Mais à +4°C, le phénomène concernerait plus de 600 millions d’habitants.

La Belgique pas épargnée

Notre pays est aussi concerné par la hausse du niveau de la mer. Selon le rapport de ClimateCentral analysé en détails par Le Soir, la population touchée dans notre pays serait de 681 000 personnes si la température augmente dans le futur de 1,5 degré, de 1,138 million pour 2 degrés de plus, et jusqu’à 1,817 million si le mercure grimpe de 4 degrés.

A Bruxelles et sa périphérie (3,2 millions d’habitants) entre 279 000 et 734 000 personnes pourraient se trouver sous le niveau d’une mer qui serait montée de 2,9 à 7,5 mètres, selon que la température augmente de 1,5 degré ou de 4 degrés.

Lueur d’espoir: les mesures prises pour réduire rapidement et drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, qui dérèglent le climat et persistent dans l’atmosphère, feront malgré tout une différence: « nous avons encore devant nous un vaste éventail de choix », déclare un auteur du rapport. En tout cas, si les émissions continuent sur leur lancée, entraînant un réchauffement de +4°C, le niveau des océans gagnera 8,9 m (chiffre médian), avance le rapport.

Avec un réchauffement à +3°C, qui est la trajectoire tracée par les promesses actuelles des Etats pour freiner les émissions, les mers monteraient de 6,4 m, couvrant des zones de plus de 400 millions d’habitants aujourd’hui. A +2°C, la mer gagne 4,7 m (3 à 6,3 m), et on passe à environ deux fois moins de personnes affectées. A +1,5°C maximum, objectif réclamé par les pays les plus vulnérables comme les petits Etats insulaires, l’élévation reste à 2,9 m et encore moitié moins de population concernée (137 millions).

La Chine en première ligne

En terme de population, la Chine serait en première ligne: à +4°C, la montée des eaux concernerait un territoire aujourd’hui peuplé de 145 millions de personnes, un chiffre divisé par deux à +2°C, selon l’étude, qui ne tient pas compte de l’évolution démographique ni de la construction d’infrastructures comme des digues.

Parmi les autres pays particulièrement affectés: Inde, Bangladesh, Vietnam, Indonésie, Japon, Etats-Unis, Philippines, Egypte, Brésil, Thaïlande, Birmanie, Pays-Bas… Parmi les villes principales, Hong Kong, Calcutta, Dacca, Jakarta, Shanghai, Bombay, Hanoi, Rio, Buenos Aires, New York ou Tokyo.

Les projections prennent en compte la dilatation de l’océan quand il se réchauffe, la fonte des glaciers, mais aussi la dégradation des calottes du Groenland et de l’Antarctique, irréversible au-delà d’un certain seuil. L’étude se base notamment sur des données satellitaires sur les niveaux océaniques.

Jean-Pascal van Ypersele, du groupe international d’experts sur le climat (GIEC), évoque pour l’AFP « une étude solide ».

Depuis la Révolution industrielle, le monde a gagné 0,8°, un rythme inédit généré par les gaz issus pour l’essentiel des énergies fossiles. La communauté internationale s’est fixé l’objectif de rester sous les +2°C au total, et doit se retrouver le 30 novembre à Paris pour tenter de sceller un pacte universel permettant d’y arriver.

Les projections de Climate Central pour la Belgique:

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