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L’Institut des Sciences Naturelles craint avoir réintroduit la mauvaise espèce d’esturgeon

D’après de récentes recherches menées par l’Institut Royal de Sciences Naturelles de Belgique (IRSNB), l’esturgeon noir d’Amérique du Nord aurait été l’espèce la plus répandue dans les eaux européennes. Pourtant, une autre espèce, l’esturgeon d’Europe, a été réintroduite dans les eaux des Pays-Bas en 2012 et en 2015.

Dès lors, les scientifiques craignent que cette dernière ne s’adapte pas à son environnement. « En soi, ce n’est pas une mauvaise chose de réintroduire l’esturgeon d’Europe car il a toujours été présent, même s’il n’était pas dominant », relativise vendredi Wim Van Neer, archéozoologsite à l’IRSNB.

Les esturgeons, plus précisément les esturgeons d’Europe, étaient les plus nombreux dans les eaux de la mer du Nord il y a 7.000 ans, pensaient les scientifiques. Els Thieren, membre de l’IRSNB, a pourtant découvert que l’espèce dominante des eaux européennes était l’esturgeon noir d’Amérique du Nord, et non l’esturgeon d’Europe.

Cette découverte intervient après que des équipes scientifiques ont relâché plusieurs dizaines d’esturgeons d’Europe aux Pays-Bas. Ils se questionnent sur les facultés d’adaptation de l’espèce. « La température des eaux se réchauffant, l’esturgeon d’Europe est peut-être un bon choix car il prospère mieux dans les eaux plus chaudes. Les décideurs pourraient envisager de relâcher les deux espèces et voir laquelle s’en sort le mieux », observe Wim Van Neer.

L’esturgeon est à la limite de l’extinction à cause de la pêche intensive. Il existe vingt espèces différentes, dont certaines peuvent mesurer jusqu’à six mètres et peser plus de 400 kilos. Leur moyenne d’âge est d’environ 50 ans. Il ne possède pas d’écailles et se nourrit essentiellement de crevettes et de petits poissons.

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