L’huître livre ses secrets

Une équipe internationale à très nette dominante chinoise est parvenue à arracher à l’huître creuse, la plus cultivée au monde, les secrets de son génome, particulièrement bien adapté pour résister aux agressions en tous genres.

Défense contre les variations de température, le dessèchement, la mort cellulaire, les bactéries, voire les métaux lourds… Selon l’étude, publiée mercredi dans la revue britannique Nature, l’huître semble avoir développé toute la panoplie nécessaire à la survie d’un organisme pris en permanence entre marée haute et marée basse, parfois aussi entre eau douce et salée, et condamné à filtrer des fluides souvent douteux pour y trouver sa pitance.

Aussi appelée huître japonaise, l’huître creuse (Crassostrea gigas) est originaire du Pacifique mais a été introduite dans de multiples régions du monde pour l’élevage commercial. Après avoir décodé le génome de l’huître, les chercheurs de l’Institut d’océanologie de l’Académie des sciences chinoises et leurs collègues l’ont comparé à celui de sept autres espèces. Ils ont ainsi pu identifier plus de 8.600 gènes spécifiques « qui sont probablement importants dans l’évolution et l’adaptation des huîtres et d’autres mollusques ».

Ils ont notamment découvert que le génome de la Crassostrea gigas comportait 88 gènes HSP70 (pour « heat shock proteins ») qui jouent un rôle crucial dans la protection des cellules contre la chaleur et d’autres agressions, en particulier les substances toxiques tels les métaux lourds (arsenic, cadmium, mercure, etc.). Les oursins ont 39 gènes HSP70 et les humains seulement 17. L’huître creuse est également bourrée de gènes associés à l’anti-oxydation et au blocage de la mort cellulaire. D’autres gènes qui ont un rôle de défense contre les bactéries et les agents pathogènes, sont « fortement exprimés dans la glande digestive » du mollusque. Cela indique que le système digestif de ce filtreur est l’une de ses premières lignes de défense avec sa coquille, dont « la formation est bien plus complexe » que l’actuel état de la connaissance que nous en avons, relève l’équipe dirigée par Guofan Zhang.


Avec Belga

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