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L’extinction des plantes, « une mauvaise nouvelle pour toutes les espèces »

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Les espèces végétales disparaissent plus rapidement que prévu. Des extinctions plus importantes que celles des espèces animales et qui ont d’énormes conséquences sur les écosystèmes, et donc les êtres humains.

Près de 600 espèces végétales ont disparu au cours des 250 dernières années, selon une étude. Un nombre impressionnant qui est basé sur les extinctions réelles et non sur des estimations. Cela représente le double de toutes les extinctions d’oiseaux, de mammifères et d’amphibiens réunies, note la BBC, qui relaie la recherche. Les pertes les plus importantes se sont produites sur les îles et dans les tropiques.

Selon les scientifiques, l’extinction des plantes se produit jusqu’à 500 fois plus rapidement que ce à quoi on pourrait s’attendre naturellement. Les chercheurs, qui ont analysé toutes les extinctions de plantes documentées dans le monde, pensent par ailleurs que ces chiffres sous-estiment les niveaux réels d’extinction des plantes en cours. Dans un rapport publié au mois de mai, l’ONU estimait qu’un million d’espèces animales et végétales étaient menacées. Il y a cependant des bonnes nouvelles : certaines plantes que l’on croyait disparues ont été retrouvées, comme le crocus bleu du Chili.

L'Olivier de Sainte-Hélène, définitivement éteint malgré les efforts de conservation.
L’Olivier de Sainte-Hélène, définitivement éteint malgré les efforts de conservation.© wikicommons

Si le constat est édifiant, les chercheurs regrettent un manque d’intérêt du grand public : « La plupart des gens peuvent nommer un mammifère qui s’est éteint au cours des derniers siècles, mais rares sont ceux qui peuvent nommer une plante dont l’espèce s’est éteinte », déclare Aelys Humphreys (Université de Stockholm). « C’est la première fois que nous disposons d’un aperçu des plantes qui ont déjà disparu, de l’endroit où elles ont disparu et de la rapidité à laquelle cela s’est produit », poursuit-elle.

La vie sur Terre menacée

Les conséquences de ces disparitions sont importantes. En effet, la vie sur Terre dépend des plantes. Elles nous fournissent notre oxygène, de la nourriture et des matières premières pour de nombreux secteurs. L’extinction des plantes peut entraîner une cascade d’extinctions chez les organismes qui en dépendent. C’est le cas notamment des insectes, grandes victimes de changement climatique et de l’appauvrissement de la biodiversité.

« L’extinction des plantes est une mauvaise nouvelle pour toutes les espèces », y compris les humains, alerte le Dr Eimear Nic Lughadha, spécialiste en conservation de la nature (Royal Botanic Gardens). « Savoir quelles plantes nous perdons et d’où elles proviennent nous permettra d’alimenter des programmes de conservation », explique-t-elle.

Que peut-on faire ? Les chercheurs proposent une série de mesures. Parmi elles, l’enregistrement de toutes les plantes à travers le monde, la constitution d’herbiers pour préserver les spécimens ou encore apprendre aux enfants à reconnaitre les plantes, notamment les espèces locales.

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