© Pablo COZZAGLIO / AFP

Incendies en Bolivie: pour de nombreux animaux, il est déjà trop tard

Le Vif

La Bolivie a annoncé mercredi que 85% des violents incendies qui ont dévasté l’est du pays étaient désormais sous contrôle. Mais pour de nombreux animaux, dévorés par les flammes, il est déjà trop tard.

Dans le Parc naturel de Otuquis, une réserve de plus de 9.000 km2 dans la région du Pantanal bolivien (est), aux confins du Brésil et du Paraguay, la nature luxuriante de cette zone de terres humides, reconnue pour son extraordinaire biodiversité, a fait place à un spectacle de désolation.

Plus de 160.000 hectares ont été réduits en cendres, emportant tout un écosystème.

Incendies en Bolivie: pour de nombreux animaux, il est déjà trop tard
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Troncs calcinés à perte de vue, terres noircies, et sur le sol des cadavres de mammifères, de reptiles, des coquilles d’escargots géants brulées par les flammes.

« C’est une catastrophe, nous étions venus il y a quelques jours quand il n’y avait pas les incendies, la nature était vivante. Il y avait des animaux, des plantes. Maintenant, voir que tout ceci est dévasté me procure une grande tristesse, une très grande tristesse », se désole Humberto Meilino, un volontaire venu apporter son aide aux responsables du parc.

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Quelques oiseaux volètent entre les branches des arbustes calcinés, mais les flammes ont tout figé.

Roberto Pais, un vétérinaire uruguayen venu proposer son aide, dit ressentir une forte « angoisse » intérieure. « Tous les animaux que j’ai vus sont morts. Morts, tous, tous. Je suis arrivé comme une personne et je repars comme quelqu’un d’autre », souffle-t-il.

Au sol, une fourmi transporte une feuille rescapée des flammes dont le vert tranche avec la terre noire comme du charbon.

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« J’ai deux enfants, une fille de deux ans et un bébé de huit mois, et je ne peux pas concevoir un monde dans lequel ils ne connaîtraient pas la nature, ne profiteraient pas de la rivière, des arbres, des animaux, des plantes. Je l’ai eu et je veux que mes enfants l’aient aussi », explique Marcelo Casas, un fonctionnaire, également volontaire.

Sur un panneau, l’inscription « ne pas faire de feu » semble soudain dérisoire.

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