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Espagne : scènes de lutte contre l’incendie en Catalogne

Ils sont 700 personnes, pompiers et volontaires, à lutter main dans la main contre l’incendie qui ravage la Catalogne, autour d’Avinyonet de Puigventos, un village menacé par les flammes. Récit.

En file sur la route, camions de pompiers et tracteurs se précipitent vers l’un des foyers de l’incendie: main dans la main, volontaires et soldats du feu luttent contre l’incendie qui fait rage en Catalogne, dans le nord-est de l’Espagne.

« A deux heures du matin, ils m’ont appelé et m’ont dit qu’il fallait venir, alors nous nous sommes mobilisés », raconte Toni Anglada, un agriculteur de 48 ans, qui a rejoint les secours à Avinyonet de Puigventos, un des villages de la région sinistrée.

Comme ses compagnons, il remorque, avec son tracteur, une énorme citerne habituellement utilisée pour l’épendage d’engrais dans ses champs. La citerne est cette fois remplie d’eau.
Dans ce village catalan, à quelques dizaines de kilomètres au sud de la frontière française, est installé l’un des postes de secours qui coordonne le travail de 700 pompiers, militaires et volontaires luttant pour essayer de contrôler le flanc le plus à l’ouest de l’incendie: le feu s’y est réveillé lundi, après une accalmie.

« Les volontaires ont travaillé toute la nuit, comme nous », explique Leandre, un des pompiers responsables du poste, installé à quelques kilomètres des flammes. Dans le ciel, deux hélicoptères survolent une immense colonne de fumée.

« Leur aide est très importante, surtout dans le cas d’un feu comme celui-là, avec autant de foyers », ajoute-t-il, occupé, avec Toni, à délimiter la zone assignée aux volontaires.

« Nous avons besoin d’eau là, et là, parce que le feu gagne du terrain », explique un autre pompier, en montrant une carte.
Avinyonet de Puigventos, un village de 1300 habitants, n’a subi aucune perte humaine, aucun dommage. Pourtant, « toute la forêt autour du village a brûlé », témoigne Pere Sibeques, un habitant de 75 ans.

« Nous, nous ne la reverrons jamais avec sa couleur verte, et nos enfants, qui sait », pleure son épouse, Teresa.

« Les flammes mesuraient plusieurs mètres de haut, donnaient la chair de poule. Je ne pouvais pas retenir mes larmes en voyant tout cela brûler », confie la vieille femme.

Le feu est arrivé à un peu plus d’un kilomètre de leur maison. Comme les autres habitants du village, comme les villageois vivant dans 16 autres localités de cette région de l’Alt Emporda, Pere et Teresa ont reçu la consigne de se confiner chez eux.

« Ils nous ont dit de nous enfermer, les portes et les fenêtres bien closes, et de ne pas bouger, pour éviter la fumée et les cendres, qui recouvraient tout », explique Joan Poc, 70 ans, qui lui aussi habite ce village où les flammes n’ont pas pénétré.

« Les maisons des agriculteurs, là, au dehors, aucune d’elles n’a brûlé, grâce aux volontaires qui s’y trouvaient, avec leurs camions et leurs tracteurs », assure-t-il.

August Imbert est l’un de ces volontaires qui, face à la violence du feu, ont décidé de tout quitter pour aller prêter main forte à la population.

Il est informaticien et travaille à Girona, la ville proche. « J’ai demandé un jour de congé et l’entreprise s’est montrée compréhensive », raconte-t-il, visiblement épuisé, après avoir travaillé 14 heures sans interruption dimanche, puis neuf heures lundi.

« Nous avons transporté de l’eau, protégé des fermes et des dépôts de gaz en rafraîchissant le terrain tout autour. J’ai oublié combien de trajets nous avons fait en camion », raconte August, qui depuis huit ans participe comme volontaire, aux côtés des pompiers, à la lutte contre le feu.

« J’ai vu plusieurs incendies comme celui-ci, ajoute-t-il, fatigué. Mais pas beaucoup. »

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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