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« Durant ce siècle nous verrons des ouragans comme on n’en a jamais vu »

C’est la première fois que trois ouragans de force quatre ont été détectés au-dessus de l’Atlantique. Les scientifiques annoncent que ce n’est qu’un début.

Les services météorologiques américains ont lancé une alerte pour trois ouragans : Ignacio, Kilo et Jimena. Depuis, l’ouragan Ignacio s’est calmé pour se transformer en ouragan de force 2. Kilo se trouvait lundi à 2000 kilomètres au sud-est d’Hawaï et Jimena lui était repéré à 3000 kilomètres au sud-ouest de l’île. Dimanche, les trois ouragans avaient atteint un stade de force 4. Un record historique puisque, jusqu’à ce jour, on n’avait pas détecté simultanément trois ouragans de force 3.

El Niño

Le centre américain des ouragans annonce que cette saison sera la plus puissante depuis 1994. Cette hausse d’activité serait due à une température plus élevée des océans, le changement climatique et le phénomène périodique d’El Niño. De façon plus surprenante, les ouragans ne se limitent pas à l’océan Pacifique. On en retrouve désormais aussi dans l’atlantique. Pour la première fois depuis 1892, les îles du Cap Vert ont dû faire face à de grosses rafales de vent et des pluies abondantes au passage de Fred. C’est probablement l’ouragan le plus à l’ouest de l’histoire.

Réchauffement

Pas plus tard que lundi, une étude parue dans Nature Climate Change stipule que le risque d’ouragans durant ce siècle est multiplié par 10 suite au changement climatique. « Dans les faits cela veut dire que la fréquence des événements les plus extrêmes augmente » nous dit Kerry Emanuel, professeur au Massachusetts Institute of Technology. « Cela signifie aussi que nous verrons des ouragans comme nous n’en avons jamais vu auparavant ». Les scientifiques appellent ces tempêtes des cygnes gris en référence au cygne noir, soit un terme qui désigne un événement imprévisible et peu probable qui, s’il se réalise, a des conséquences d’une portée exceptionnelle. Par exemple le 11 septembre et la crise financière. On ne peut pas prédire les ouragans de force extrême, mais on peut s’y attendre au vu des connaissances actuelles et des modèles développés.

Par ailleurs, les scientifiques précisent que, dans leur étude, ils n’ont pas tenu compte de l’élévation du niveau des mers qui pourrait occasionné encore davantage d’inondations dans les régions côtières.

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