© Belga Pictures

Des moutons sous l’Atomium pour une agriculture durable

Agriculteurs et éleveurs belges veulent pouvoir continuer à travailler. Lundi, ils avaient choisi de le rappeler de façon originale: en parquant quelques moutons à l’ombre de l’Atomium à Bruxelles.

Par le biais du film documentaire du Français Christian Rouaud « Tous au Larzac » qui décrit la lutte menée pendant près de 10 ans (1971-1981) par les paysans du plateau du Larzac contre l’Etat français, des associations belges comme le CNCD et la Fugea ont voulu démontrer l’actualité du combat contre « l’abandon du monde rural au profit de la libéralisation, dérégulation et spéculation ».

« Tous au Larzac » c’est l’histoire d’une tribu paysanne du Larzac qui vivait paisiblement en autarcie. Jusqu’à ce que l’Etat français sème la zizanie en décidant de réquisitionner leurs terres fertiles pour étendre un camp militaire. Sauf que l’Etat français échoue. Le nom de cette contrée inconnue retentira dans toute la France, et beaucoup se mêleront aux destins de ces paysans à la cause à priori perdue. Grâce à des actions coups de poings, les paysans vont rallier à leur cause des militants partisans de la non-violence, ceux d’extrême gauche…

Un message à la jeunesse

L’histoire peut sembler parler d’un temps révolu, mais Christian Rouaud s’en défend. Il assure que ces causes sont aussi de notre temps et peut montrer la marche à suivre aux jeunes. Le réalisateur fait sans aucun doute référence aux Indignés qui s’insurgent contre le système financier. Sauf que maintenant il ne suffit plus d’être 700 000 pour faire entendre ses revendications et que celles des Indignés n’ont pas encore abouti malgré la détermination déchaînée.

« Tous au Larzac » est un marchepied pour les associations qui entendent dénoncer l’accaparement des terres agricoles par les Etats. Elles préconisent des investissements massifs dans l’agriculture en opposition aux décisions européennes. La Politique Agricole Commune (PAC) va, en effet, dans le sens d’une exploitation agricole intensive. Xavier Delwarte de la Fédération Unie de Groupements d’Eleveurs et d’Agriculteurs (Fugea) souligne qu’en Belgique on a perdu 80 pc d’agriculteurs en 40 ans, alors que 20 pc des exploitations agricoles d’Europe avaient fermé entre 2003 et 2010. « Cette tendance devrait se poursuivre, compte tenu des orientations de la PAC -Politique Agricole Commune européenne- qui vont dans le sens d’une exploitation agricole intensive », affirme-t-il. « Or, il faut des agriculteurs en Europe où l’on n’est plus autosuffisants du point de vue alimentaire. »

Astrid Thins (stg)

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