© ISOPIX

Comment devenir consom’acteur?

Stagiaire Le Vif

De plus en plus de personnes remettent en question leur mode de consommation pour choisir de revenir vers des produits simples, locaux et respectueux de l’environnement. Vous souhaitez aussi consommer autrement ? Voici comment faire pour sauter le pas.

De nos jours la surconsommation est omniprésente, et surtout dans les pays riches et développés, comme ici, en Belgique. Une abondance de produits en tout genre nous est proposée, souvent superflus et vite jetés, ceux-ci sont généralement fabriqués à l’autre bout du monde.

Cette démesure a des effets néfastes sur l’écosystème: épuisement des ressources naturelles, dérèglements climatiques, pollutions, dépérissement de la biodiversité; mais aussi sur les populations, essentiellement les plus pauvres: exploitation, pillages, ou encore des guerres.

Avec le matraquage publicitaire subi à longueur de journée et avec le sentiment de conformisme présent en chacun de nous, se voir arrêter de consommer n’est pas une alternative abordable. « Je possède, donc je suis », c’est le dicton du siècle. Chaque humain vivant pleinement dans le monde d’aujourd’hui ne peut s’intégrer socialement sans consommer. Néanmoins, les ressources utilisées sont considérées comme infinies, mais toutes ces matières premières indispensables s’épuisent de plus en plus.

La consom’action c’est quoi?

« Voter avec son caddie », c’est en gros ce que ce néologisme signifie. Le consommateur choisit ce pour quoi il dépense son argent, et l’acte banal d’achat, parfois compulsif, évolue en mécanisme raisonné. Différents critères entrent en jeux lorsqu’on devient consom’acteur: l’aspect social, environnemental et éthique. Les nouveaux adeptes de ce fonctionnement utilisent leur pouvoir d’achat pour défendre les idées en lesquelles ils croient, et font donc de leur consommation un véritable acte politique.

Pour en arriver à ce stade, il faut comprendre la relation qui existe entre nos habitudes de consommation et les différents problèmes existants autour de nous, et ainsi se poser des questions: qu’est-ce que j’approuve à travers cet acte? Comment l’entreprise participe-t-elle à la bonne évolution de notre société? Qui a travaillé pour fabriquer ce produit et dans quelles conditions? Cette marque favorise-t-elle le bien-être de la planète? Ce produit est-il mauvais pour ma santé? Les consommateurs boycottent donc les grandes surfaces en se dirigeant vers des producteurs en vente directe, des marchés ou des petits commerces de proximité.

Consom’action alimentaire

Les consom’acteurs favorisent l’agriculture biologique et écologique. Choisir des produits bio, c’est avant tout un choix personnel pour la santé. L’agriculture biologique propose à sa clientèle des produits de qualité sans OGM, pesticides ou additifs, contrairement à l’agriculture industrielle retrouvée dans différentes grandes surfaces. Protéger au maximum l’environnement durant tout le processus de production est également un choix prisé par cet état d’esprit. Cela va de la protection des sols (refus d’utilisation d’engrais chimiques) à l’élevage des animaux.

Le commerce équitable joue aussi un rôle primordial. Des produits labellisés fairtrade ou Max Havelaar confirment entre autres des conditions de travail respectueuses pour les employés, plus particulièrement au sud de notre hémisphère, où les travailleurs sont souvent exploités par les grandes entreprises.

Par ailleurs, des produits avec un surplus d’emballages sont évités par les consom’acteurs. Acheter ses légumes en vrac et garder des sacs en papier déjà utilisés est une alternative facilement réalisable.

Consommer des produits locaux (et donc de saison) est aussi une habitude à ajouter au quotidien: acheter des pommes cultivées en Espagne, par exemple, est complètement insensé sachant que, en Belgique, les pommiers poussent facilement. Pour consommer des produits locaux, frais, bio et provenant de circuits courts, des organisations de « paniers bio » se multiplient à vue d’oeil en Belgique.

Une dernière alternative alimentaire cautionnée par les consom’acteurs est le DIY (« do it yourself »). Cultiver ses fruits et légumes chez soi en installant un petit potager au fond du jardin ou en suspendant des pots d’herbes aromatiques à son balcon, voilà une façon de manger bio et pour pas cher. Confectionner soi-même son pain, yaourt, confiture ou compote est aussi une autre manière de savoir exactement ce qu’on mange, et de boycotter les grandes surfaces.

Comment devenir consom'acteur?
© ISOPIX

Consom’action, un champ bien plus large

Cependant, la consom’action ne concerne pas seulement le domaine de l’alimentation. Se déposséder d’une voiture personnelle, et plutôt utiliser des techniques comme le covoiturage, le stop, ou encore le vélo, c’est également devenir consom’acteur.

Coller une étiquette « stop pub » sur sa boîte aux lettres est aussi une démarche éco-responsable. Cela contribue à diminuer sa consommation de paperasse, car c’est en moyenne 42kg de papier par an et par boîte aux lettres qui finissent à la poubelle. Sachant que 100kg de papier est l’équivalant d’un arbre, et qu’il faut 1,5m³ d’eau et 600kw/h d’électricité pour fabriquer ce bout de papier, coller une étiquette ne fait, au contraire, pas de mal. De plus, la publicité donne à sa clientèle l’envie d’acheter des objets dont elle n’a pas forcément besoin (et une partie de l’argent déboursée finance le secteur de la publicité). Pour la publicité télévisée, l’ancien PDG de TF1, Patrick Le Lay l’avait si bien dit: « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».

Le fait de décider de ne plus jeter ses vieux objets, mais de les donner à d’autres qui en ont justement besoin contribue à une démarche bénéfique. Dans la même optique, acheter des objets d’occasion (magasins vintage par exemple) est un acte bienveillant envers la société.

Le plus

Fabriquer ses produits de beauté soi-même, c’est possible. Moins cher, bio et ludique, cette pratique s’intensifie et prend part dans divers foyers. Des recettes sont facilement trouvables sur le net, et des ateliers sont également proposés par des habitués de cette pratique. Pour celles et ceux qui n’ont pas le temps de confectionner leurs cosmétiques, il existe de nombreuses marques bio et éco-responsables sur le marché. À vous de faire votre choix.

Marine Payez

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire