Une alimentation à base de luzerne et de graines de lin pourrait contribuer à réduire de 15% les émissions de gaz à effet de serre des vaches. © REUTERS

Climat : les vaches au régime pour des rots moins chargés en méthane

Stagiaire Le Vif

Les vaches émettent du méthane. Et contrairement aux idées reçues, elles l’évacuent principalement en rotant. Mais peut-on faire quelque chose pour contrer ce phénomène si nocif pour le climat ?

Le seul ruminant qui ne produit pas de méthane, c’est le kangourou, et cela grâce à une bactérie qui lui est propre. Les vaches n’ont malheureusement pas ce genre de bactéries et produisent en masse du méthane. S’il n’existe aucune solution pour empêcher les vaches de roter, il existe plusieurs pistes pour en réduire les effets sur le climat, notamment en se penchant sur l’alimentation des ruminants.

L’association Bleu-Blanc-Coeur, qui a fondé un projet reconnu par l’Onu pour réduire les émissions de méthane dans les exploitations engagées dans l’action, milite entre autres pour une alimentation à base de luzerne et de graines de lin, aliments riches en oméga 3, qui pourrait contribuer à réduire de 15% les émissions de gaz à effet de serre. Éleveurs et chercheurs travaillent de concert pour essayer d’améliorer la digestion des ruminants. Il est vrai que le problème est urgent. En France par exemple, l’agriculture représente 21% des émissions de gaz à effet de serre, dont la moitié produite par l’élevage de bovins, rapporte le Centre d’Etude de la Pollution Atmosphérique (Citepa).

Selon Arnaud Gauffier, interrogé par AFP, qui s’occupe des questions agricoles en France pour le WWF, « il y a une prise de conscience des éleveurs« . Les éleveurs français souhaitent que leurs prairies fassent partie du « bilan carbone » car celles-ci participent à une protection de l’environnement notamment en entretenant les paysages et en stimulant la biodiversité.

« Lorsqu’on intègre le carbone stocké dans les prairies, on compense quasiment l’intégralité des émissions de méthane », relève Jean-Baptiste Dollé , responsable des questions environnement à l’Institut de l’élevage (Idele). Pour Arnaud Gauffier « une analyse au cas par cas » serait plus judicieux.

En France, « le système d’élevage à l’herbe est durable et vertueux », mais ce n’est pas le cas partout. C’est pourquoi le WWF milite pour que l’on aide financièrement les exploitants à maintenir leurs prairies. Le nombre de prairies permanentes a déjà augmenté de 6,3% entre 2006 et 2010 en France, précise le commissariat général au développement durable.

Cependant pour Gauffier l’autre solution serait que les consommateurs « limitent » durablement leur consommation de viande.

(O.L.)

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