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Changement climatique : un désert dans le sud de l’Europe d’ici 2100 ?

Le Vif

Si les objectifs fixés par la COP21 ne sont pas atteints, une partie du sud de l’Europe risque de se transformer en désert, selon une étude.

Les objectifs fixés par la COP21 comprennent notamment la limite du réchauffement climatique à 1,5°C. Mais que se passerait-il si cela échouait ? Selon les scientifiques, les écosystèmes méditerranéens vivraient un bouleversement sans précédent. De plus, le sud de l’Europe, notamment l’Espagne, serait réduit à un désert à la fin du siècle si le taux d’émissions de gaz à effet de serre reste incontrôlé, avertissent les chercheurs. « La différence entre 1,5 degré et deux degrés (…) nous ferait passer d’une situation à peu près normale à l’échelle des 10.000 dernières années à une situation extrême« , explique Joël Guiot, directeur de recherche au Centre national français de la recherche scientifique (CNRS) à l’Université Aix-Marseille.

Un désert au milieu de l’Espagne

L’étude, publiée dans la revue Science, a tenté de modéliser à quoi ressemblerait la végétation du bassin méditerranéen selon différentes hausses futures de températures. Ils en ont ensuite évalué l’impact, ainsi que l’évolution du climat des 100 derniers siècles. « On a pris les modèles climatiques les moins chauds dans la palette des scénarios du GIE, pour voir ce que donnait une hausse de 1,5 degré comparé à deux degrés » précise M. Guiot.

Pour le système méditerranéen, la différence est de taille. En effet, le sud de l’Espagne serait transformé en désert. Et si la température grimpait de cinq à six degrés, le désert monterait jusqu’au milieu de la Péninsule ibérique. Selon les chercheurs, ce réchauffement se manifeste surtout par des sécheresses de plus en plus fréquentes qui affectent l’agriculture et les forêts, dont l’impact est déjà visible dans la région. Pour Guiot, le réchauffement en Méditerranée ne produira pas de changement notable jusqu’en 2030 ou 2040, quel que soit le scénario. Mais au-delà, l’impact sur la végétation sera évident, avec une régression de la forêt qui sera remplacée par une végétation d’arbustes et un accroissement de l’érosion des sols.

Cette étude n’a analysé que les paramètres liés de près ou de loin au climat. Elle n’a pas pris en compte l’impact des activités humaines sur les écosystèmes (utilisation des sols, urbanisation) qui vont augmenter avec la croissance démographique et de l’activité économique. (avec AFP)

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