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Cette source de gaz à effet de serre qu’on sous-estime très probablement

Les quantités de deux gaz à effets de serre rejetés dans l’atmosphère par les rizières du monde entier sont probablement sous-estimées de moitié, selon une étude publiée lundi aux Etats-Unis.

Les rizières émettent principalement deux gaz réchauffant la planète: le méthane et le protoxyde d’azote (N2O). Les deux ont un pouvoir réchauffant très supérieur à celui du dioxyde de carbone.

Le méthane est produit lorsque les sols sont constamment immergés, par des organismes qui se développent dans cet environnement. Le second, le N2O, est généré lorsque le sol est immergé puis asséché de façon intermittente, une technique pratiquée par une partie des riziculteurs, et sous-estimée, selon les chercheurs de l’ONG Environmental Defense Fund (EDF), qui ont conduit l’étude, publiée lundi dans les compte-rendus de l’académie des sciences américaine, la revue PNAS.

Il a longtemps été cru que « presque toutes les rizières du monde sont immergées en continu », explique Kritee Kritee, scientifique de l’EDF, mais cela n’a jamais été comptabilisé scientifiquement, selon elle.

L’ONU et d’autres organisations internationales encouragent les agriculteurs à immerger de façon intermittente leurs rizières, afin de réduire les émissions de méthane… mais sans s’apercevoir que cela dopait les émissions de N2O, bien plus dangereuses que celles de méthane, expliquent les auteurs de l’étude.

Conséquence: « l’impact climatique total de la riziculture a été fortement sous-estimé », dit Kritee Kritee à l’AFP.

Au total, les émissions mondiales de N2O dues au riz pourraient représenter l’équivalent des émissions de 200 centrales au charbon, selon leur estimation.

Mais ces gaz ne sont pas comptabilisés dans les calculs des émissions de gaz à effet de serre de chaque pays, notamment la Chine et l’Inde.

La façon de minimiser la totalité des gaz à effet de serre produits par les rizières serait de limiter le niveau de l’eau à plus ou moins 5-7 centimètres au-dessous ou au-dessus du niveau du sol, selon les chercheurs -soit des niveaux bien inférieurs à ce qui est pratiqué.

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