© Reuters

Brésil : la pire catastrophe naturelle de son histoire

Le Vif

La coulée de boue et de déchets miniers qui a enseveli le 5 novembre un village dans le sud-est du Brésil, faisant 12 morts et 12 disparus, est la pire catastrophe environnementale de l’histoire du pays, a affirmé vendredi la ministre de l’Environnement.

« Il est clair que ce qui est arrivé dans le bassin du fleuve Doce est la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays, et cela ne doit pas arriver de nouveau », a expliqué Isabelle Teixeira, dans un entretien accordé au quotidien brésilien O Globo.

La rupture le 5 novembre d’un barrage contenant les déchets du processus d’extraction du fer dans l’état de Minas Gerais (sud-est) a provoqué un torrent de boue qui a ravagé en quelques minutes un village de 630 habitants, tuant 12 personnes et faisant 12 disparus. « Les lois environnementales sont actuellement insuffisantes pour faire face à un accident de cette ampleur », a ajouté Mme Teixeira, réclamant des changements législatifs pour éviter des désastres comme celui-ci, qui a laissé 280.000 personnes sans eau et a tué des milliers d’animaux. Selon elle, la réhabilitation de ce bassin prendra 30 ans. Après la rupture du barrage, la boue visqueuse s’est ensuite déversée dans le fleuve et a progressé sur des centaines de kilomètres à travers les Etats de Minas Gerais et Espiritu Santo.

Il est prévu qu’elle atteigne la mer vendredi ou samedi. Le barrage, l’un des 750 de l’état de Minas Gerais, appartenait à la société minière brésilienne Samarco, détenue à parts égales par l’entreprise brésilienne Vale et l’anglo-australienne BHP Billiton.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff a estimé que les trois entreprises étaient responsables de cette tragédie. Elles ont déjà été condamnées à verser des amendes préliminaires de plusieurs millions de dollars en attendant la fin des investigations. Le célèbre photographe Sebastiao Salgado, dont l' »Institut Terra » dirige un projet pour la réhabilitation du fleuve Doce, a parcouru la zone dévastée et a rencontré les autorités pour présenter une stratégie de nettoyage du fleuve évaluée à 100 milliards de réais (27 milliards de dollars). « Tout est mort. Le fleuve est maintenant un canal stérile et rempli de boue », a-t-il témoigné auprès de O Globo.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire