© iStock

Australie: nouvelle vague consécutive de blanchiment des récifs coralliens

Pour la seconde année consécutive, la grande barrière de corail en Australie connait un nouvelle vague de blanchiment, a communiqué une agence gouvernementale vendredi.

Les données récoltées par une enquête aérienne, menée en 2017, témoignent d' »un grave blanchiment des récifs au large, depuis le nord d’Ingham jusqu’à la portion nord de l’enquête près de Cairns », dans l’Etat du Queensland, a informé l’autorité du parc maritime de la Grande barrière de corail.

« Cette année, davantage de blanchiment est observé dans la partie centrale du récif, qui a échappé l’an passé à une grave vague de blanchiment », poursuit la communication.

Des experts émanant de l’autorité ont passé six heures à survoler la région entre Townsville et Cairns, sur la côte est du pays, de même que l’institut australien des sciences marines.

« Comment cet évènement va se développer dépendra très fort des conditions météorologiques dans les prochaines semaines », indique David Wachenfeld, le directeur du bureau chargé de la récupération du récif. Nous avons observé l’an passé que la mortalité est très variable sur les 344.000 kilomètres carré du parc maritime – une surface aussi vaste que l’Italie. »

C’est la première fois que le récif n’a pas pu profiter de quelques années de répit entre les vagues de blanchiment. Les scientifiques estiment qu’il faut en général cinq ans à un récif pour se rétablir.

« Nous notons une augmentation dans la tolérance au stress de ces coraux », estime Neal Cantin de l’institut australien des sciences marines. « Beaucoup d’espèces de coraux semblent plus susceptibles de blanchir après plus de 12 mois de températures océaniques au dessus de la moyenne ».

Le site australien emblématique est inscrit au patrimoine de l’Humanité. Le blanchiment de certains récifs coralliens se traduit par une décoloration des coraux. Il est provoqué par la hausse de la température de l’eau, qui entraîne l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur et ses nutriments.

A l’annonce de la nouvelle Greenpeace Australia a immédiatement lancé une nouvelle campagne de levée de fonds, critiquant le gouvernement conservateur au pouvoir pour sa tolérance envers le secteur minier, et surtout du charbon.

« Les énergies fossiles sont la cause majeure du changement climatique initié par l’homme. Nous devons mettre un frein à l’industrie des énergies fossiles maintenant: nous ne pouvons pas limiter l’augmentation des températures moyennes globales si nous continuons à verser de l’argent dans de nouveaux projets d’énergies fossiles détruisant le climat », souligne le communiqué de l’ONG.

Fin 2016, un vaste projet minier, Carmichael d’une valeur de 16,5 milliards de dollars australiens (11,1 milliards d’euros), a été mis en chantier dans l’Etat du Queensland. Les écologistes dénoncent que le charbon produit contribuera au réchauffement climatique global, qui dégrade la Grande barrière, mais en outre que la matière première devra transiter par un port proche du plus grand récif corallien au monde.

Contenu partenaire