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Zone 30 : les excès de vitesse restent impunis à Bruxelles

Dans les différentes zones de police de Bruxelles, les excès de vitesse ne sont flashés qu’à partir de 57 km/h en zone 30 et de 76 km/h en zone 50. Il s’agit d’un accord avec le parquet de Bruxelles selon Johan Berckmans de la zone de police Bruxelles Ouest.

« Les radars et caméras mobiles flashent à partir de 57 km/h et 76 km/h. En dessous de ces vitesses, les conducteurs ne sont pas verbalisés. Rien ne se passe en fait », explique M. Berckmans.

« Nous avons conclu un accord avec le procureur du Roi concernant cette approche. Nous procédons ainsi à la demande du parquet. Ces limites de vitesse valent d’ailleurs pour toutes les zones de police de Bruxelles: il s’agit en effet d’une seule et même agglomération », explique-t-il.

Deux raisons justifient cette façon de faire : la police doit tenir compte de la capacité de travail des parquets et avec ces limites de vitesse élevées, elle peut tout de même délivrer un message fort aux automobilistes qui commettent des excès de vitesse importants. Ils sont en effet jugés ou assignés automatiquement, selon M. Berckmans.

« Inacceptable », dit Schouppe

Pour le secrétaire d’Etat à la Mobilité Etienne Schouppe (CD&V) il est inacceptable que la réglementation ne soit pas appliquée de la même manière dans toutes les villes.

Le secrétaire d’Etat est d’avis que beaucoup de communes instaurent des zones 30 trop grandes à des endroits où les voies sont très larges ce qui rend les contrôles très difficiles.

Par ailleurs, pour diminuer le travail des parquets, il propose de traiter plus d’affaires administrativement. Mais pour cela, dit-il, il faut passer des accords entre les départements de la Justice, de la Mobilité et de l’Intérieur ce qui n’est pas possible en affaires courantes.

« Une réaction logique de la police »

Touring considère la position de la police et du parquet comme « pas plus que normale ». « Selon nos dernières données, seul 1 automobiliste sur 100 respecte la limitation de vitesse de 30 km/h. Impossible de verbaliser tous les autres. Les policiers ne sont pas en tort, mais bien le monde politique qui introduit des telles limitations de vitesses absurdes », indique Touring.

« On récolte ce qu’on a semé… Nous avons mis en garde à plusieurs reprises. Il est tout à fait irréaliste de limiter la vitesse de telle façon qu’elle devient illogique et ridicule aux yeux des automobilistes. En conséquence, plus personne ne la prend plus au sérieux. La police et le parquet ne peuvent tout simplement pas suivre », estime Touring.

Touring trouve que la limitation de vitesse doit être adaptée à l’infrastructure routière et pas l’inverse. « Encore jamais nous n’avions connu à Bruxelles une politique de mobilité si utopique. De la part de la Région, mais également de nombreuses administrations communales, qui opèrent chacune sur leur petit îlot sans tenir compte des conséquences de leur décision ».

Touring demande la révision des limitations de vitesse dans la Région bruxelloise, ainsi qu’une restriction de la compétence de décision des villes et communes en matière d’imposition de limitations de vitesse. « Les directives devraient être introduites au niveau régionale », conclut Touring.

Le Vif.be, avec Belga

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