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Wavre peut-elle se passer de Charles Michel ?

Le Vif

Le Premier ministre reste le patron de la cité Maca mais y est de moins en moins présent. Conséquence : la plupart des dossiers peinent à avancer. Plusieurs projets d’envergure sont pourtant en attente de concrétisation pour redonner un nouvel éclat à la ville.

Charles Michel, Premier ministre depuis octobre 2014, est de moins en moins présent sur le terrain wavrien. Ses apparitions publiques s’y font rares. Mais même à distance, le bourgmestre en titre reste le patron incontesté de la cité Maca.

Sa manière de peser sur la gestion communale est toutefois bien plus fluctuante qu’auparavant. Quand il était ministre ou président de parti, Charles Michel validait toutes les décisions par SMS, mail ou téléphone. Devenu résident du 16, il laisse davantage de latitude à son collège. Ses présences aux conseils communaux sont par exemple bien plus épisodiques. « Il a donné les grandes lignes directrices de la législature et laisse son collège les mettre en oeuvre, lance ce conseiller communal libéral, ancien échevin. La bourgmestre faisant fonction et les échevins ont davantage de libertés qu’auparavant, même si on ne change pas les vieilles habitudes du jour au lendemain. Tous ont été habitués à rendre des comptes et à demander le feu vert à Charles Michel pour la moindre décision. Une manière de faire qui ne s’envole pas en quelques mois. »

Résultat : de l’extérieur, l’action du collège semble connaitre quelques retards à l’allumage. Les dossiers majeurs (hall culturel, piscine, Wavre 2030) évoluent moins vite que prévu. « Il n’y a clairement plus de pilote dans l’avion, regrette ce cadre de la Région wallonne. Plus aucun dossier ne bouge. Les promoteurs ne savent pas à qui s’adresser. Les études se multiplient mais il est temps de passer à l’action. On peut avoir les meilleures idées mais si elles ne sont pas mises en oeuvre, cela ne sera à rien. Le plan Wavre 2030 reste dans un tiroir. Il n’a jamais été soumis à une consultation populaire. »

L’exécution des dossiers a été confiée par Charles Michel à Françoise Pigeolet, qui assume le rôle de bourgmestre faisant fonction. « Elle dirige la commune différemment de Charles Michel, note ce ponte du MR wavrien. Elle assure principalement la gestion quotidienne. Ses collègues au sein du collège ont compris son nouveau rôle, ce qui n’était pas nécessairement le cas au début. » Parmi les échevins, deux sortent du lot : Anne Masson, en charge des Finances et présidente de l’IECBW, l’intercommunale des eaux du Brabant wallon, et la présidente du CPAS, Nathalie Demortier (MR).

Mais le réel bras droit de Charles Michel est Cateline Vannunen, directrice générale depuis deux ans. Une fidèle. Elle faisait déjà partie de son cabinet quand le Wavrien est devenu ministre de la Coopération au Développement en 2007. Cette juriste a ensuite intégré le cabinet du bourgmestre. « Il lui voue une confiance énorme », confie un ancien membre de l’équipe. Elle est en quelque sorte ses yeux à la Ville et remonte les informations en cas de problème.

Xavier Attout et Philippe Berkenbaum

Le dossier dans le spécial « Qui détient le pouvoir à Wavre et à Ottignies-Louvain-La-Neuve » du Vif/L’Express de cette semaine.

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