Melchior Wathelet © REUTERS

Wathelet : « J’ai reçu des propositions d’autres partis »

Laurence Van Ruymbeke
Laurence Van Ruymbeke Journaliste au Vif

Dans une interview au Vif/L’Express de cette semaine, le ministre CDH confirme son intention d’arrêter la politique, même si certains lui auraient fait des avances. Et donne sa vérité du dossier du survol de Bruxelles, qui a eu raison de lui. En n’épargnant pas le MR et Joëlle Milquet.

Le Vif/L’Express : Certains médias ont annoncé il y a quelques jours votre intérêt pour un poste chez Fluxys. C’en est donc fini de votre carrière politique ?

Melchior Wathelet : J’y songe sérieusement, en tous cas.

Votre décision est irrévocable ?

Disons que j’élargis mes perspectives.

Dans d’autres partis ?

J’ai reçu des propositions d’autres partis mais j’ai le sentiment d’être un vrai CDH.

Quelles leçons personnelles avez-vous tirées de l’épisode du plan de survol de Bruxelles ?

J’ai sans doute fait trop confiance à ceux qui avaient négocié l’accord et aux experts. Tous étaient convaincus d’avoir trouvé un moyen de soulager l’est de Bruxelles sans créer de nouvelles nuisances. Mon erreur a été d’exécuter cet accord. Manifestement, dans ce dossier, il valait mieux ne rien faire, renier sa parole et laisser l’est de Bruxelles à son sort.

Alors qu’ils avaient marqué leur accord sur le plan, les autres partenaires du gouvernement vous ont lâché…

Quand j’ai vu que Didier Reynders se désolidarisait, j’ai compris que j’étais cuit. C’est ce qu’on appelle le non-respect de la parole donnée. Que le FDF ou Ecolo m’attaquent, ma foi, ils sont dans l’opposition et c’est de bonne guerre. Mais de la part de ceux qui ont signé l’accord, c’est inacceptable. Un accord conclu par cinq partis ne peut être modifié par un parti tout seul. Mais les gens avaient envie de le croire, l’ont cru et à partir de là, j’avais perdu.

Regrettez-vous de n’avoir pas fait monter le dossier en kern, ne fût-ce que pour vous couvrir ?

Je pense de toutes manières que si le dossier était passé en comité ministériel restreint, cela n’aurait rien changé. En campagne électorale, les partenaires du gouvernement m’auraient quand même lâché, s’ils le jugeaient nécessaire au vu de la tournure des événements.

Quelle est l’ambiance au CDH aujourd’hui ?

Je ne vous cache pas que la phrase de Joëlle Milquet le soir des élections ne correspond pas à l’idée que je me fais d’un travail d’équipe. Je sais que la campagne des Bruxellois a été difficile et aujourd’hui, certains m’en veulent toujours. Mais dire, comme Joëlle Milquet, qu’on n’est en rien responsable des conséquences d’un accord qu’on a soi-même négocié, ça me va loin…

L’intégralité de l’entretien dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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