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Waterloo 2015: 6.000 reconstitueurs pour la plus grande reconstitution napoléonienne

Plusieurs milliers de reconstitueurs en costume d’époque ont rejoué avec éclat et réalisme vendredi soir la bataille de Waterloo, survenue il y a deux cents ans, et ce devant de dizaines de milliers de spectateurs rassemblés à l’ombre de la Butte du Lion.

Habillés en costume d’époque flamboyant, armés de fusils à silex et appuyés par une centaine de canons et plus de trois cents cavaliers, ces près de 6.000 figurants passionnés d’histoire, venus du monde entier, ont donné forme à la plus grande reconstitution de l’époque napoléonienne jamais organisée.

Durant deux heures vendredi soir, sous un ciel nuageux mais heureusement sec, les troupes de Napoléon ont sonné « L’Attaque française », première de deux reconstitutions programmées pour le bicentenaire. Dans une mer d’épis de blé, les forces de l’Empereur, joué par l’avocat français Frank Samson, ont tenté d’enfoncer la ligne de défense du duc de Wellington, incarné par le consultant historique anglais Alan Larsen.

Grâce à des commentaires en plusieurs langues diffusés par haut-parleurs, les quelque 60.000 spectateurs installés sur de gigantesques gradins ont pu suivre les différentes étapes-clés de l’illustre bataille disputée le 18 juin 1815.

De l’attaque des fermes d’Hougoumont ou de la Haie-Sainte, à la charge d’infanterie de Drouet d’Erlon, en passant par les héroïques carrés coalisés qui neutralisèrent la cavalerie française sous le commandement du maréchal Ney, le programme se voulait aussi proche de la vérité historique.

Samedi soir, les armées de Wellington et les troupes prussiennes du maréchal Blücher donneront la réplique décisive lors d’une reconstitution intitulée la « Riposte alliée », programmée devant autant de spectateurs.

Organisées conjointement par les communes de Braine-l’Alleud, Waterloo, Lasne, Genappe ainsi que la province du Brabant wallon, le tout avec l’appui d’un partenaire privé, les deux reconstitutions programmées ce vendredi et samedi constituent le point d’orgue des commémorations du bicentenaire de la bataille de Waterloo.

D’un montant global de 10 millions d’euros, celles-ci doivent contribuer à redynamiser l’intérêt touristique pour le site de Waterloo qui a fait par ailleurs l’objet d’un considérable effort de rénovation ces derniers mois.

Vendredi soir, pour éviter les bouchons, de nombreux spectateurs ont toutefois quitté les lieux avant la fin du reconstitution.

D’autres, situés sur des gradins fort éloignés du feu de l’action, sont aussi partis prématurément avec un brin d’amertume. Voire se sont déplacés massivement vers d’autres zones de l’immense site, bouchant alors la vue de spectateurs situés au premier rang des gradins, ce qui a parfois suscité quelques énervements ici et là…

Malgré un réseau routier peu adapté à l’afflux d’une telle foule, les embarras de circulation tant redoutés par les organisateurs sont restés vendredi soir relativement limités, le public anticipant massivement son arrivée.

Dès le milieu d’après-midi, on comptait ainsi déjà plusieurs dizaines de milliers de personnes sur le site venues admirer les mouvements des différentes armées de leurs bivouacs respectifs dans la campagne avoisinante vers le lieu de la reconstitution.

Parmi la foule bigarrée, on relevait de nombreux étrangers venus à Waterloo juste pour le bicentenaire. « J’ai toujours été intéressé par l’histoire. Cela fait deux ans que je suivais sur internet les préparations du bicentenaire de Waterloo. Dès que j’ai vu que les billets pour la reconstitution étaient en vente, j’en ai acheté pour mon fils et moi », confie Carl, un bibliothécaire du Connecticut (Etats-Unis). « J’ai en réalité acheté les billets pour les deux reconstitutions, celle de vendredi mais aussi celle de samedi », sourit-il fièrement.

Terry et Anne, deux retraité du sud de l’Angleterre, ont aussi cassé leur tirelire pour assister aux deux spectacles. « Un bicentenaire pareil », fait valoir le sexagénaire l’oeil malicieux, « on ne peut généralement en voir qu’un seul dans sa vie… ».

La bataille de Waterloo est l’une des plus importantes de l’histoire moderne européenne. Elle mit fin au Premier Empire français ainsi qu’à plus de 20 ans de guerres napoléoniennes sur le continent européen. C’est aussi une date marquante pour l’histoire de la (future) Belgique.

Quelque quinze mille hommes perdirent la vie le 18 juin 1815 à Waterloo où 35.000 autres y furent également blessés.

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