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Vu de Flandre : « Michel I, un gouvernement culotté »

Même sans texte officiel, les éditorialistes flamands donnent leur avis sur ce qui nous attend pour les 5 années à venir. Florilège.

De Morgen: « Le Voka l’a emporté sur le mouvement flamand »

Yves Desmet remarque que le communautaire, autrefois véritable cheval de bataille de la N-VA, a été mis de côté pour pouvoir mener à bien un gouvernement qui a un agenda exclusivement dédié au socio-économique. Selon Desmet on verra dans les prochains jours ce que contient exactement cet accord « mais qu’il y ait un saut d’index et pas d’impôt sur le capital est néanmoins assez significatif de qui sera à la fête dans ce gouvernement et qui ne le sera pas. Celui qui caresse l’illusion que la différence entre les revenus des travailleurs et celui du capital va s’atténuer, peut s’assoir dessus »

Het Laatste Nieuws: « Le gouvernement Michel I sera un gouvernement comme nul autre « 

Jan Segers décrit ce gouvernement comme du jamais vu. « Il sera un gouvernement à nul autre pareil ». Il aura 5 ans pour montrer qu’il est non seulement différent, mais aussi mieux, plus novateur et plus courageux que ceux plus modérés, prévisibles et prudents que les gouvernements qui l’ont précédé ces dix dernières années. Que Charles Michel soit le plus jeune premier ministre de l’histoire de la Belgique n’a rien d’une anecdote pour Segers. « Ce n’est pas un hasard que cette coalition culottée soit le résultat de présidents de partis de la même génération et qui possède d’une certaine façon une même vision. Ce qu’ils partagent ce n’est pas leurs convictions idéologiques, c’est une même vision, commune aux trentenaires et jeunes quarantenaires, de la société qu’ils veulent laisser à leurs encore jeunes enfants. « Michel, De Wever, Beke et Rutten ont un sentiment d’urgence. Il faut économiser et réformer de façon urgente la manière dont nous travaillons aujourd’hui, le système de pension et les impôts que nous payons et ce que les autorités en font.

Het Nieuwsblad: « une discussion sur le sexe des anges »

La rédactrice en chef, Liesbeth Van Impe, trouve qu’il est prématuré de juger. Pour cela des chiffres et des textes concrets sont nécessaires. Néanmoins Van Impe trouve que la promesse d’un budget en équilibre pour 2018, alors qu’on diminue les impôts, est toute une gageure. « Si cela se confirme, il n’y aura que peu de gouvernements qui auront réussi cet exploit. Mais cela ne dit que peu sur les efforts réels qui seront demandés aux différentes franges de la population. Si les impôts diminuent, mais que le prix des services augmente, alors on rongera dans le pouvoir d’achat. Peu importe le nom que l’on donnera aux réformes impopulaires, très vite on préférera parler du sexe des anges. »

De Standaard: « Relancer la compétitivité de la Belgique fera plus de bien qu’une énième réforme de l’état »

Bart Brinckman est lui aussi dans l’expectative des textes définitifs.  » Que ceux qui prédisent dès à présent une abomination sociale parlent avant de savoir. Dans tous les cas ce gouvernement a au moins l’avantage d’être clair. Laissons la chance à ce gouvernement de prouver que de relancer la compétitivité et le renforcement du pouvoir d’achat peut stimuler la croissance. Cela fera plus de bien à la Belgique qu’une énième réforme de l’état.

De Tijd: « Des investissements et de l’empathie »

Pour Isabel Albers le gouvernement Michel ne peut réussir que s’il fait preuve d’empathie. Désormais les partenaires de la coalition doivent expliquer le pourquoi des mesures qu’ils ont décidées. Ils doivent ouvrir le dialogue avec ceux qui s’opposent à eux : les fonctionnaires, les syndicats et les organisations sociales. Ils doivent surtout mettre les mesures en perspective et démontrer à la population pourquoi ces mesures sont impératives. Sous peine de voir cette « force du changement » tomber comme un soufflé et se vautrer dans l’échec.

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