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Violences faites aux femmes: des chiffres alarmants en Belgique et en Europe

Le Vif

Une femme sur trois en Europe a subi une forme de violence physique ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans, ressort-t-il d’une enquête réalisée par l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA). En Belgique, ce sont 36% des femmes qui sont concernées, souligne mardi l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, en référence aux résultats de l’enquête.

Au-delà de la violence physique ou sexuelle, 43% des femmes dans l’UE ont subi au cours de leur vie de la violence conjugale d’ordre psychologique. Les résultats sont alarmants, notamment au sujet de la violence physique et/ou sexuelle vécue au cours des 12 mois précédant l’enquête, puisque cela touche près de 8% des victimes.

En Europe, parmi les femmes qui ont, ou ont eu un/une partenaire, 22% (24% en Belgique) ont subi des violences de nature physique ou sexuelle de la part de ce partenaire depuis l’âge de 15 ans. Au total, environ 12% des femmes rapportent avoir fait l’objet d’une forme d’abus ou d’incident sexuel perpétré par un adulte avant l’âge de 15 ans, soit 21 millions de femmes dans l’UE. En Belgique, il s’agit de 14%, précise l’institut pour l’égalité des femmes et des hommes.

L’enquête aborde également le phénomène du harcèlement sexuel, mentionnant que plus d’une femme sur deux (55%) dans l’UE a indiqué avoir été victime depuis l’âge de 15 ans (60% en Belgique).

Un chapitre est enfin consacré à la traque furtive (stalking). Il en ressort qu’une femme sur cinq a subi au moins une forme de traque furtive depuis l’âge de 15 ans, dont 5% lors des 12 mois précédant l’enquête. En Belgique, le pourcentage est plus élevé puisque 27% des femmes ont signalé avoir été victimes de traque furtive, tout comme au Danemark, en Finlande et aux Pays-Bas. Plus interpellant, trois faits de ce type sur quatre n’ont jamais été signalés à la police.

En Europe, près de 70% des victimes (67%) n’ont pas signalé à un organisme ou à la police l’acte « le plus sévère de violence commise à leur égard par un/une partenaire », met en exergue l’institut pour l’égalité des femmes et des hommes, qui souligne que « selon la FRA, le fait d’aborder les faits avec des tiers est plus fréquent en Belgique » que dans le reste de l’Europe.

Selon l’institut, la Belgique se situe « dans la moyenne européenne concernant les violences physiques et sexuelles subies depuis l’âge de 15 ans » mais apparaît dans le haut du tableau quand il s’agit des violences subies au cours des 12 derniers mois.

A l’issue de cette enquête, la FRA formule une série de recommandations, comme celle que « l’UE devrait étudier la possibilité d’adhérer à la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique » (Convention d’Istanbul). L’Agence encourage encore les États membres à développer des plans d’action nationaux axés sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et à améliorer les approches centrées sur les victimes et leurs droits.

L’Agence européenne des droits fondamentaux a interrogé plus de 42.000 femmes dans l’UE, âgées entre 18 et 74 ans entre autres « sur leur vécu en matière de violence physique, sexuelle ou psychologique ». Les questions portaient sur les expériences des femmes depuis l’âge de 15 ans et durant l’année précédant l’enquête.

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